Alors que les phénomènes climatiques extrêmes se multiplient partout sur la planète, le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec) a dévoilé cet été le premier volet de son nouveau rapport, juste avant la COP 26 de novembre 2021, tenue à Glasgow, en Ecosse. Si la réalité du dérèglement climatique et le rôle de l'humanité dans celui-ci ne laissent plus aucune place au doute, de nombreuses questions demeurent sur le climat qui nous attend et sur les marges de manoeuvre qui nous restent pour agir.

La hausse des températures entraîne le dégel d’un sous-sol solide depuis des millénaires, qui contient du méthane, du mercure, mais aussi des bactéries et des virus oubliés ou inconnus.

Sur l'archipel norvégien du Svalbard, une banque génétique de graines, le Seed Vault, a été creusée dans le permafrost pour protéger le patrimoine agricole de la planète. Las, comme toute la région, l'endroit est confronté au réchauffement du climat, trois fois plus rapide au pôle Nord.

Comme le reste du globe, les sols gelés de la Terre se réchauffent. Ils risquent en fondant de libérer des millions de mégatonnes de carbone dans l'atmosphère. Et pas seulement : virus, bactéries... Une véritable boîte de Pandore !

Bactéries et virus oubliés, explosions, cités qui s'effondrent... La fonte du permafrost fait des ravages.

Si les pôles ont toujours été un riche sujet d'étude, le changement climatique a renouvelé le regard que la science portait sur ces environnements fragiles. Comprendre en détail la physique de la glace, comment elle naît, se défait, s'enrichit en neige, est devenu indispensable. Surveiller les sols qui dégèlent et relâchent des gaz à effet de serre l'est tout autant. Sans parler du destin des espèces animales, graciles manchots Adélie ou imposants éléphants de mer, mis au défit de s'adapter ou de disparaître.

Avec le réchauffement de la planète, les terres glacées du nord de l’Amérique dégèlent, libérant du mercure potentiellement nocif pour les populations et les écosystèmes.

Si les incendies des zones tempérées et méditerranéennes retiennent davantage l’attention, les feux de forêt dans le Grand Nord affectent encore plus la planète.

Vieux de 27 000 à 48 000 ans, ces virus ont recouvré toutes leurs fonctions en laboratoire ! Inoffensifs, ils alertent toutefois sur le danger potentiel que représente la fonte du pergélisol.

Espace gelé en permanence, le pergélisol est fortement exposé au dérèglement climatique. Sa fonte affecte déjà le pôle Nord, menaçant les écosystèmes, les sociétés, les habitats, et complexifiant les aménagements et les activités. À plus long terme, les conséquences de cette disparition progressive (et irréversible ?) s'avèrent plus problématiques : les scientifiques craignent des accidents environnementaux, énergétiques et humanitaires de grande ampleur.