Tandis que se sont ouvertes, à Genève, des négociations russo-américaines sur la sécurité en Europe, suivies notamment par un sommet Russie-Otan, l'Ukraine se retrouve au centre d'une véritable partie de cartes dans laquelle Moscou comme Washington menacent d'abattre leur meilleur jeu.

Après plusieurs semaines de pourparlers stériles, les contours d'une nouvelle guerre froide- ou pire- s'esquissent. Une situation instable qui, si elle perdure, pourrait arranger les dirigeants américains, russes et chinois, bien en peine de faire oublier leurs ennuis intérieurs. Quant aux Européens, c'est par leur impuissance qu'ils se distinguent.

Le retrait prochain des forces militaires françaises du pays révèle l'aveuglement volontaire de nos dirigeants sur l'état de décrépitude de l'allié africain, ainsi qu'une méconnaissance des évolutions en cours dans une partie du continent noir.

Il y a environ trois mois, une trentaine de reporters ukrainiens relançaient, dans des conditions précaires, un média anglophone sur la situation de leur pays. La guerre a tout changé : il bénéficie désormais d'une large audience et d'un soutien financier international.

L'ancien Premier ministre a reçu "L'Express" pour partager ses impressions sur l'état de l'Europe et de notre pays, à quelques jours du premier tour.

En Europe la semaine dernière, le président américain a confirmé sa ligne : aide à l'Ukraine, sanctions contre Moscou, consolidation de l'Otan.

Images de détresse, de ruines, de cratères vertigineux, de corps sans vie. En contrechamp, Poutine reste droit dans sa lâcheté, violant toutes les règles de la paix sans personne pour le défier autrement qu’avec des mots et des atteintes au portefeuille. Alors, sur qui la population d’Ukraine sacrifiée sous nos yeux peut-elle compter pour que le cauchemar s’arrête, face à un tyran qui fait mine de négocier, mais ne feint jamais de tuer ? Si l’Europe a constitué un front uni de désaveu, de sanctions, de soutien armé aux Ukrainiens, les agressés restent bien seuls pour défendre leur patrie.

Territoire syrien occupé par Israël depuis 1967, puis annexé en 1981, le Golan fait partie des espaces hautement stratégiques du Proche-Orient. En décembre 2021, le gouvernement israélien a annoncé vouloir accélérer la colonisation de cet espace de quelque 1160 kilomètres carrés (l'équivalent de la Martinique) faisant office d'observatoire militaire. Une manière d'y asseoir définitivement son emprise, alors que la guerre n'est pas terminée en Syrie.

Pékin a annoncé en janvier 2022 le renforcement de son arsenal nucléaire, alors que les tensions avec Taïwan amènent à s'interroger sur une possible guerre entre les deux Chine. Car si l'île est indépendante de fait depuis 1949, elle est considérée par la République populaire comme l'une de ses provinces et ne siège pas à l'ONU. Selon le président Xi Jinping (depuis 2013), l'unité de la nation chinoise rend « inévitable » la réunification.

La longue traîne des engrenages à venir et des chocs en retour n’en est qu’au tout début.

Soucieuse de trouver des alternatives énergétiques fiables, Washington pourrait perdre patience face aux exigences de l’Arabie saoudite et se tourner vers l’Iran.

Autrefois chaleureuses, les relations entre les deux pays semblent avoir quelque peu tiédi au cours du mandat d'Emmanuel Macron. Qu'en est-il réellement ? Retour sur un quinquennat de hauts et de bas.