A 30 ans, la créatrice formée aux Arts déco est déjà entrée dans le monde de la haute couture. Explicitant sa vision de la création, elle dessine aussi le portrait de l'école de mode idéale.

Le calendrier de la mode est en pleine révolution : beaucoup de défilés, plus modestes mais plus fréquents, et des modèles mis en vente immédiatement et directement.

Entretien, en juin 2016, avec Sidney Toledano, à la tête de la division Dior Couture, maison de haute couture française, et l'un des hommes les plus proches de Bernard Arnault, à la tête de la maison mère LVMH. Il revient sur sa gestion de crise avec le départ du créateur John Galliano, son parcours professionnel et privé, lui qui a grandi au Maroc dans un milieu culturel hautement mixte, ou encore les activités de l'entreprise.

Ils seraient une dizaine sur le « marché ». Habitués des cercles mondains, proches des oligarques russes ou des monarchies du Golfe. Leur business : mettre en relation les maisons de haute couture avec des acheteuses aux ressources quasi illimitées. Indépendants ou attachés à une marque, ces chargés de clientèle ont fait de leur carnet d'adresses une mine d'or. Et n'ont de cesse de rechercher les nouveaux riches de demain.

Dior sans Raf Simons, Lanvin sans Alber Elbaz : le départ fracassant de ces directeurs artistiques la saison dernière agite encore le milieu de la mode. Et les rumeurs ont alimenté les Fashion Weeks, qui viennent de s'achever. En creux, c'est la place du créateur qui est remise en cause. En fait-il trop ? Est-il soumis à trop de pressions ? Ou n'est-il qu'un rouage de cette machine à vendre qu'est devenue la mode ?

Fini l'ère de la sous-traitance. Afin de mieux maîtriser leur image de marque, de plus en plus de maisons de couture développent elles-mêmes leurs lignes enfant. En cherchant à les harmoniser avec les collections adulte.

Trop nombreux, trop médiatisés, les défilés de haute couture ont perdu leur parfum d'exclusivité. Mais l'industrie du luxe a trouvé la parade pour faire tourner la machine à fantasmes : organiser des réceptions dignes de Gatsby le Magnifique? En format cocktail ou dîner, ces soirées réservées aux VIP et aux happy few distillent du rêve au compte-gouttes, soigneusement relayé sur les réseaux sociaux. Qu'il s'agisse de faire le buzz autour d'une collection, de lancer une boutique ou de redorer son blason, ces fêtes ont fini par s'institutionnaliser. Jusqu'à devenir un business.

Lancé en 2004 à Londres, Dover Street Market s'est imposé comme une référence mondiale dans l'univers des concept stores. Un terrain de jeu unique orchestré par la créatrice Rei Kawakubo, où maisons de luxe et jeunes designers mettent eux-mêmes en scène leurs collections.

David O. Russell, Spike Lee, Zoe Cassavetes... Les maisons de luxe font désormais appel à des cinéastes de renom pour réaliser des courts-métrages à mi-chemin entre le 7e art et la publicité. Diffusés sur les réseaux sociaux, ces objets hybrides contribuent à moderniser leur image et aimantent une plus large clientèle.