Dans le prolongement de notre éditorial, publié dans la revue "Futuribles" de février 2004, "Pourquoi la prospective ?", Pierre Gonod insiste à son tour sur l'indispensable renouvellement de nos modes de pensée pour essayer d'appréhender le monde actuel au travers de toute sa complexité et en tenant compte de l'inéluctable subjectivité qui est la nôtre, y compris quant à l'interprétation du passé.

La veille, qualifiée par le terme plus moderne, quoique ambigu, d'intelligence économique ou stratégique, est à la mode de manière ô combien justifiée. Ainsi, un nombre croissant d'entreprises et d'administrations se dotent-elles de services dédiées à cette fonction, services qui, toutefois, disposent rarement des moyens adéquats pour satisfaire leur ambition.

La croissance rapide des connaissances techniques et les incertitudes liées au changement technologique rendent l'innovation très complexe. Grâce à l'intelligence économique et à la veille technologique, les entreprises biotechs peuvent se doter de moyens de surveillance nécessaires à la détection des opportunités et menaces, en vue de rester compétitives mais également d'assurer leur pérennité

Le terme de "veille" est omniprésent aujourd'hui dans les revues spécialisées. Il apparaît partout, depuis son introdution en France en 1988, au moment où le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche mettait en place un Comité d'orientation stratégique de l'information scientifique et technique et de la veille technologique.