D'ici à l'an 2000, 250 000 diplômés du second cycle de l'enseignement supérieur arriveront chaque année sur le marché du travail. Ils trouveront seulement 80 000 postes correspondant à leurs qualifications...

Créer une radio de campus, enseigner dans les prisons, construire une école dans le tiers-monde, c'est "aussi formateur que les cours académiques", affirment les étudiants, qui par milliers s'impliquent dans des associations et finissent parfois par y découvrir leur vocation.

Quand la conjoncture est incertaine, les entreprises renoncent à investir sur de jeunes diplômés sans expérience. Il existe pourtant des moyens de forcer les portes fermées.

L'université propose des diplômes qui n'ont parfois rien à envier à ceux des grandes écoles. Master franco-américain d'affaires internationales, master d'ingénierie immobilière, d'informatique de gestion... les recruteurs accueillent à bras ouverts ces perles rares.

Humiliés à l'école, envoyés de force en CAP, BEP, ils ont fini par devenir ingénieur, vétérinaires, profs d'histoire... Quel déclic les a menés un jour sur la voie de la seconde chance ?

Les débutants sont-ils victimes de discrimination à l'embauche ? Ils en sont persuadés, alors que de leur côté les entreprises accumulent d'eux des représentations peu flatteuses.

En 1986, Chirac, avait dû renoncer à la réforme de l'université. En 1994, Balladur avait abandonné son smic-jeunes. Cette année, Villepin sauvera-t-il le CPE malgré la colère étudiante ?

Quand l'entreprise est muette sur les critères des épreuves qu'elle fait passer, quand elle méconnaît leurs mérites, les jeunes sont enfermés dans le déni.

Pour les jeunes, le premier salaire permet de dépenser sans rien demander aux parents.

Notre sondage est sans appel : il n'est pas facile d'avoir 20 ans en France en 2005. Le chômage frappe les 18-30 ans de plein fouet, l'université crie misère, et l'incompréhension monte entre les jeunes et les entreprises.