La Danoise Victoria Schapiro, 20 ans, a écrit son premier roman en anglais. L’indice d’un changement générationnel qui pourrait secouer le secteur de l’édition.

Si la crise sanitaire de Covid-19 a plombé de nombreux secteurs, elle a en revanche fait les affaires des librairies. Symboles de la culture durant cette période délicate, elles bénéficient depuis d'un regain d'attention et d'intérêt : au premier semestre 2021, les librairies de premier niveau enregistrent une croissance de 9,5 % par rapport à 2019, celles de deuxième niveau de 20 %. Les reprises d'établissements et reconversions professionnelles dans ce secteur n'ont jamais été aussi nombreuses.

L'Ecole des loisirs veut se recentrer sur son coeur de métier, la littérature jeunesse et la bande dessinée, à partir de 2021. L'éditeur français a cédé sa marque de littérature générale, Globe, tout en concluant un partenariat avec le label 619, centré sur la BD. Cette stratégie n'empêche pas l'Ecole des loisirs de se diversifier sur d'autres supports, notamment l'audiovisuel et les podcasts. L'entreprise va aussi renforcer son volet diffusion dès 2022 en reprenant à son compte le second niveau.

Révélé chez l'éditeur De Fallois, l'écrivain suisse Joël Dicker a décidé de lancer sa propre maison d'édition en 2021, quittant ainsi l'écosystème traditionnel. Sa nouvelle entreprise, répondant pour le moment au nom de Moose Publishing, devrait accueillir d'autres romanciers à l'avenir. En s'écartant des éditeurs classiques, Joël Dicker opte pour une voie peu commune, mais qui lui permettra de mieux gérer la répartition des revenus entre éditeur, diffuseur et auteur, l'un de ses points de tension lorsqu'il était encore chez De Fallois. Détails. Pas de chiffres.

Comment traiter et vendre un ouvrage sensible ? Voilà la question auxquels ont été confrontés libraires et bibliothécaires à l'occasion de la réédition en 2021 de "Mein Kampf", écrit par Adolf Hitler, sous le titre "Mein Kampf. Historiciser le mal". Si l'éditeur de cette nouvelle édition, Fayard, a tenté d'expliquer au mieux sa démarche et de donner des conseils, les libraires ont adopté des attitudes variables, entre exposition plastifiée sur les tables ou vente en ligne uniquement.

La crise de Covid-19 aura impacté le marché français du livre en 2020, en recul de 4,5 %, ainsi que le classement des librairies. Mollat, à Bordeaux, devient ainsi la première librairie française avec un CA livres de 25,365 millions d'euros. Elle dépasse le leader historique, Gibert Joseph Paris, dont le CA livres a largement fondu pour terminer à 19,845 millions en 2020. EMLS, à Marseille, avec 17,393 millions d'euros, prend la troisième place du podium.

Malgré la crise sanitaire et les épisodes de confinement, le marché de la littérature universitaire a plutôt bien résisté entre juin 2020 et mai 2021. Hachette reste leader du marché avec 20,6 % de parts, devant RELX Group à 16,6 % et Albin Michel à 10,9 %. En revanche, les usages évoluent : les e-books et ressources numériques ont été largement boostés par la crise. Les ventes de contenus digitaux et téléchargements ont explosé, allant jusqu'à +60 % voire +120 % chez certains éditeurs.

De Marc Levy à Fred Vargas, les poids lourds du printemps font l'objet de toutes les attentions de leurs maisons d'édition. Enquête.

Vincent Montagne, le PDG de Média-Participations, vient de racheter les éditions du Seuil.

De plus en plus de Français publient directement leur roman sur la Toile. Une pratique qui se professionnalise, tandis que les éditeurs traditionnels traquent les auteurs en vue.