Au moins 27 personnes sont mortes noyées le 24 novembre 2021 en tentant de traverser la Manche et de gagner le Royaume-Uni. Une tragédie qui, pour "L'observer", l'hebdomadaire de gauche, ne changera pas la politique migratoire de Londres, toujours plus dure. Sommaire. Le naufrage de la honte. Quelle mauvaise foi !

Les mesures annoncées après la mort de 27 migrants le 24 novembre 2021 ne font que détourner l’attention du vrai problème, raconte ce journaliste afghan, réfugié lui aussi. Privés de liberté de mouvement, les déplacés continueront de souffrir.

Le nombre de tentatives de franchissement du Channel à bord d'embarcations de fortune, kayaks ou pneumatiques, s'est brusquement envolé fin 2018, sous l'oeil inquiet des gouvernements français et britannique. Pratiquement tous les migrants repérés sont iraniens. Enquête sur un exode plus politique qu'humanitaire qui passe par les Balkans grâce à la bienveillance des Etats-Unis.

Il y a cinq cent mille ans déjà, le territoire britannique avait entrepris de se détacher de l’Europe. Et à l’époque déjà, ça n’avait pas été une mince affaire, révèlent de récentes découvertes scientifiques. Bouleversements climatiques, tsunami..., l’insularité n’est devenue réalité qu’après plusieurs tentatives.

Le rêve est à une trentaine de kilomètres. Pour atteindre la Grande-Bretagne, de plus en plus de migrants tentent la traversée à bord de simples canots pneumatiques, voire à la nage. Parmi cette foule d’anonymes, Mitra, Masoud, Soran et Hussein. Eux n’ont pas vu l’Angleterre. C’est parce que leurs corps et leurs effets personnels ont été repêchés qu’ils ont pu être identifiés et leurs itinéraires retracés, d’Iran ou d’Irak à Paris, Grande-Synthe, Calais. Bribes de vie des quatre premiers migrants noyés dans la manche.

Avant d'être une île, la Grande-Bretagne était une presqu'île, reliée au continent par un pont naturel large de quelques kilomètres. Qui finit par céder sous des masses d'eau : un scénario cataclysmique que nous raconte Thomas Cavaillé-Fol.

Le 24 décembre 2020, presque un an après la sortie officielle du Royaume-Uni de l'Union européenne (UE) le 31 janvier, Londres et les Vingt-Sept arrivent à un accord commercial. Mais ce texte laisse des questions en suspens, en premier lieu celle de la pêche et donc de l'usage des eaux de la Manche. En principe, les droits des flottes des deux rives sont respectés, et l'échange de quotas sera possible jusqu'à fin 2021.

En Manche, le dumping social et la guerre des prix laminent les compagnies françaises. La loi Le Gac pourrait être retoquée par Bruxelles.

Fin décembre 2023, Ozden A., une passeuse de migrants turque, se retrouvait devant le tribunal de Saint-Omer pour avoir fait venir, logé et convoyé des migrants depuis plusieurs pays européens jusqu'au nord de la France en vue de les faire passer au Royaume-Uni. Une affaire à la fois symptomatique et atypique de ce qui se déroule depuis bientôt dix ans sur la côte d'Opale.