La chercheuse a partagé la vie des peuples de l'Alaska et du Kamtchatka bouleversée concrètement et symboliquement par le dérèglement climatique. Une perte de repères qu'elle a elle-même vécue dans sa chair après avoir croisé la route d'un ours.

De l'Alaska au Kamtchatka, cette jeune anthropologue s'emploie à s'immerger dans la vie et les croyances des peuples du Grand Nord. Face à la crise écologique, elle invite ardemment nos sociétés à reconsidérer leur rapport au non humain.

L'avant-garde des « humanités écologiques » a élu résidence entre le Vercors et les Alpes. Pour ce reportage en plein air, nous sommes allés à la rencontre d'une nouvelle génération de penseurs, en demandant à chacun de nous recevoir dans un lieu chargé de sens. Et nous les avons invités à déployer un rapport inédit et revigorant au vivant et à la Terre.

Cette jeune anthropologue a été révélée par "Croire aux fauves", récit de son attaque par un ours qui l'a marquée corps et âme. Dans son nouvel essai "A l'est des rêves", cette femme de terrain fait de l'animisme une réponse à la crise écologique. Une critique des certitudes occidentales autant qu'une manière de réenchanter le monde ?

Nastassja Martin a passé huit ans chez les Évènes, peuple vivant au nord de l'Extrême-Orient russe, et en a tiré "À l'est des rêves", le récit passionnant des possibles que dessinent ces vies, de ces autres manières d'habiter le monde. Fan de son travail, l'écrivaine et musicienne Blandine Rinkel, qui s'intéresse au sauvage et vient de signer le roman "Vers la violence", a rencontré l'anthropologue pour nous.

Pendant de longs mois, l'anthropologue Nastassia Martin a partagé le quotidien d'un clan d'Evènes, une minorité autochtone d'éleveurs de rennes au coeur des forêts du Kamtchatka, dans l'Extrême-Orient russe. Là-bas, elle a survécu à l'attaque d'un ours, s'est confrontée aux grandes questions de notre époque et a étudié d'autres façons de faire société.

Dans "A l'est des rêves", la chercheuse Nastassja Martin raconte comment une minorité autochtone de la Russie orientale a choisi de retourner vivre dans la forêt. Pour répondre à des crises qui sont aussi les nôtres.