Figure du barreau de Besançon, Randall Schwerdorffer est le défenseur de Jonathan Daval, accusé du meurtre de son épouse, Alexia.

C'est une nouvelle arme dans l'arsenal de la défense. Aux Etats-Unis, pour susciter la clémence des juges, des avocats réalisent des minidocumentaires sur leurs clients. Sanglots et regrets de l'accusé, témoignages touchants de l'entourage, scènes heureuses de la vie ordinaire... Ces films jouent à fond sur l'émotion. Avec un certain succès : les peines sont souvent moins lourdes que prévu.

C'est une mesure qui devrait être discutée à l'Assemblée nationale à la mi-mai, et pourrait bousculer le quotidien des tribunaux français : le garde des Sceaux, Eric Dupond-Moretti, souhaite que la justice soit désormais "totalement filmée et diffusée" à la télévision. Par toute la justice, il faut comprendre toutes les juridictions, mais pas forcément tous les procès. Il serait en effet ardu de filmer exhaustivement quelque 800 000 décisions rendues tous les ans au pénal et plus de 2 millions au civil. Une sélection sera-t-elle donc opérée ? Mais sur quels critères ?

Notre journaliste a passé quatre mois dans les Vosges, en 1985, à couvrir le « fait divers du siècle ». Il raconte.

Le juriste Jean Danet s'inquiète de voir émerger une "justice populaire médiatique alternative", au détriment du procès pénal où les preuves sont débattues de façon contradictoire.

Huit caméras enregistrent en permanence les procès des attentats du 13 novembre 2015. Un an après le procès des attentats de Charlie et de I'Hyper cacher, filmé, lui, par cinq caméras, ce "procès pour l'histoire" suscite nombre de questions quant à la loi de 1985 encadrant la présence de caméras dans les prétoires.

Les Américains voulaient faire du procès des criminels nazis le show médiatique du siècle à la gloire de la démocratie états-unienne. En vain.