Ce monument de la musique romantique est à jouer« d'un bout à l'autre d'une manière fantasque et passionnée », indique Schumann. Quel pianiste tiendra la cadence ?

Son souffle épique et sa mécanique diabolique exigent un savant dosage entre maîtrise motorique et énergie brute, ordre et cataclysme. Qui en triomphera ?

On avait beau la savoir malade, sa disparition, le 2 juin dernier à tout juste soixante-dix ans, a résonné comme un coup de tonnerre dans le ciel de la musique d'aujourd'hui. Portrait d'une créatrice ennemie des dogmes, qui laisse une oeuvre foisonnante, nourrie de multiples influences mais infiniment originale, « lumineuse, enjouée, virtuose », comme la musique de Mozart, qu'elle adorait.

C'est en 1930, à l'initiative de Willy Strecker, directeur des éditions Schott, qu'Igor Stravinsky fait la connaissance du violoniste Samuel Dushkin et décide de lui écrire un concerto. Un jour de l'hiver 1930-1931, lors d'un déjeuner à Paris, le compositeur griffonne au dos de la carte du restaurant un accord de trois notes, ré-mi-la, avec une périlleuse extension entre le mi et le la suraigu.

Adulé de son vivant, le fils du redoutable Erich Kleiber entretenait avec le podium des relations orageuses qui, bientôt vingt ans après sa mort, n'ont pas entaché son prestige. Au contraire !

Le pianiste et compositeur anglais Charles Neate (1784-1877) confiait, au soir de sa vie, n'avoir "jamais rencontré d'homme aimant autant la nature que Beethoven". Loin de s'en délecter béatement, il lui fallait l'éprouver dans toutes ses humeurs, sentir sur son visage rafales de vent, pluie battante, soleil cuisant. Dans le même temps, la quiétude d'un paysage, le scintillement d'une cascade pouvaient le plonger dans une extase quasi religieuse. C'est cette communion à la fois physique et spirituelle qu'exprime la Symphonie "Pastorale".

Le recueil de "vieux chants populaire allemands" publié en 1805 par Achim von Arnim et Clemens Brentano sous le titre "Des Knaben Wunderhorn" ("Du Cor enchanté de l'enfant"), fut pour Mahler plus qu'un goût littéraire : une obsession. Il en tira neuf lieder en 1887 et 1890, puis douze (réunis sous le titre "Humoresken" en 1899) auxquels une édition de 1901 ajoute "Revelge" et "Der Tambourg'sell".

Drame des casernes et des petites gens, cet opéra inspiré de la pièce de Büchner est un monument de modernité au langage musical puissant. Quel ensemble parviendra à servir la richesse de la partition et à maintenir le mystère de l'affaire ?

Enfant de la Chape! Royal, organiste instruit à Westminster, commanditaire de multiples anthems, Purcell était musicien d'église. Peu d'espoir au théâtre. A vingt et un ans, la tragédie "Theodosius" de Nathaniel Lee lui ouvre la scène de Dorset Garden, mais les dernières années de Charles II et la déroute du roi catholique James II ne laissent rien deviner de ce que sera l'Orphée Britannique sous William III & Mary Il. Le 13 février 1689, la fille de James II et son cousin d'époux William (Guillaume d'Orange-Nassau) accèdent au trône d'Angleterre.

Dédié à la mémoire d’Ernest Sussman, amateur d’art et ami personnel d’Henri Dutilleux, "Ainsi la nuit" pour quatuor à cordes est composé entre 1971 et 1977 pour honorer une commande de la Fondation Koussevitzki. Il a pour destinataires les Juilliard, qui en assurent la première audition américaine à Washington le 13 avril 1978. Mais il est créé par les Parrenin le 6 janvier 1977 au Théâtre de l’Est parisien, dans le cadre de la saison de concerts de l’Ensemble 2e2m.