L'avènement de firmes internationales prolongeant l'exploitation coloniale eut tôt fait de susciter des résistances. L'espoir fut vite douché d'un nouvel ordre économique. De la contestation sont nés des principes directeurs, à l'Onu comme à l'OCDE, mais ils n'ont pas force de loi. Olivier De Schutter (juriste, professeur à l'université catholique e Louvain, membre du Comité des droits économiques, sociaux et culturels de l'Organisation des Nations unies) envisage l'étape d'après.

Retour sur le fonctionnement de l'OCDE (Organisation de coopération et de développement économique) et son évolution, à l'occasion du cinquantenaire, en 2011 du château de la Muette qui l'abrite (16ème arrondissement de Paris). Promoteurs inlassables de la mondialisation (et de son triptyque privatisation-dérégulation-libéralisation), les experts de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) semblent parfois avoir oublié le passé keynésien de leur institution. Les murs du château de la Muette dissimulent en effet une histoire aussi méconnue qu'inattendue.

Voilà environ 35 ans était lancé, dans le cadre de l'OCDE, un vaste exercice de prospective de dimension mondiale qui aboutit, en 1979, à la publication d'un rapport de près de 500 pages sur l'avenir du monde (économie, sociétés, rapports Nord / Sud, interdépendances...) tel qu'on pouvait tenter de l'anticiper à l'époque.

Les études comparatives sur l'éducation menées par diverses instances internationales, publiques ou privées, ont conduit à des analyses et recommandations ayant une influence importante sur les politiques éducatives nationales ou infranationales. C'est en particulier le cas de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), avec notamment sa publication annuelle d'indicateurs et les évaluations menées tous les trois ans dans le cadre de son Programme international de suivi des acquis des élèves de 15 ans (PISA), qui a eu un profond retentissement dans de nombreux pays.

"Votre vie ne se résume pas aux froids chiffres du PIB (produit intérieur brut) et autres statistiques économiques." Telle est la phrase d'accueil du site Internet de l'OCDE dédié à la mesure d'un indicateur récent, l'"indice du vivre mieux". Une prise de position encourageante car jusqu'aux années 2000, ce sont bien les indicateurs économiques qui seuls présidaient à la mesure de la richesse et du développement des sociétés - bien que ce choix d'indicateurs quantitatifs ait été régulièrement contesté, y compris dans les colonnes de Futuribles.

On dénombre aujourd'hui dans le monde 4,3 millions d'étudiants étrangers (dont 53% sont asiatiques), soit deux fois plus qu'il y a dix ans et cinq fois plus qu'en 1975. Six pays de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), dont les Etats-Unis, le Royaume-Uni, l'Allemagne et la France, attirent à eux seuls plus de la moitié d'entre eux. L'enjeu est considérable tant pour les pays d'accueil que pour les pays d'origine. Les étudiants étrangers sont en effet considérés comme des vecteurs de diffusion de normes culturelles, économiques et politiques.

Après avoir fait tomber le secret bancaire, le directeur fiscal de l'OCDE fait adopter par le G20 de Cairns une série de mesures pour dynamiter l'optimisation fiscale pratiquée par les grands groupes.

L'OCDE et l'ONU mettent à la disposition des pays pauvres des moyens pour contrôler les montages des multinationales. Reportage.