La crise a laminé cette ville, proche de Miami

Dans le quartier le plus pauvre de New York, les habitants ont déjà pris de plein fouet la crise des subprimes. Aujourd'hui, ils craignent les retombées inévitables du krach financier, qui pourrait réduire à néant vingt ans d'efforts pour sortir de la misère

Dans le Sud des Etats-Unis, le nombre d'enfants qui décèdent avant l'âge de 1 an est en forte augmentation. Est-ce un hasard si c'est aussi la région où la proportion de familles pauvres est le plus élevée ?

Alors que s'aggravent sans cesse les ravages sociaux de la crise économique, les Etats et les municipalités ne font rien pour aider les plus démunis. Pis, ils s'acharnent contre eux

Aux Etats-Unis, les inégalités de revenu et de richesse ont augmenté depuis la fin des années 1970. Et le taux de pauvreté a nettement progressé depuis le début du nouveau millénaire. Il a aujourd'hui retrouvé son niveau du milieu des années 1960. Contrairement à l'imaginaire véhiculé autour du rêve américain, la mobilité sociale outre-Atlantique est depuis des décennies l'une des plus faibles des pays de l'OCDE. Si les effets des inégalités sur la croissance font encore l'objet de débats, de nombreuses études montrent qu'elles constitueraient un frein pour celle-ci.

Vu d'Europe, Barack Obama a sorti son pays de la crise et réussi une difficile réforme du système de santé, l'Obamacare. Mais, vu du Michigan ou du Nevada, le tableau est moins flatteur. Les nouveaux défis économiques ont créé de nouveaux pauvres. Principale victime de cette déroute : la "middle class".

Six ans après la faillite de Lehman Brothers qui avait signalé l'éclatement de la crise des subprime, l'économie américaine, avec un taux de chômage de 5,9% et une croissance à 4,6%, semble retournée à une situation de business as usual. Mais cette fois, la crise n'a débouché sur aucune condamnation de dirigeants d'institutions financières.

Aux Etats-Unis, des propriétaires louent à prix d'or des appartements insalubres à des miséreux voguant d'expulsion en expulsion. Un scandale sidérant.

Raillés et méprisés depuis toujours, les "rednecks" sont pour beaucoup dans le succès de Donald Trump. Leur histoire aide à décoder l'actuelle campagne présidentielle.

Depuis le XIXe siècle, des politiciens cyniques exploitent le ressentiment des prolétaires blancs américains. Leurs professions de foi populistes et racistes évacuent opportunément la question des inégalités.