Des bras visqueux ornés de ventouses à l'assaut des côtes bretonnes... Depuis 2021, de Quiberon à Brest, le littoral est colonisé par une armée de pieuvres voraces et futées. Une aubaine pour les pêcheurs et un défi pour les scientifiques. Enquête sur un curieux phénomène.

La haute mer est une immense zone de non-droit. Hors de tout contrôle, de gigantesques navires-usines vident l'océan de ses poissons, dévastent les écosystèmes et maltraitent leurs travailleurs. Sommaire. Omerta au large. La fin du Sierra. Claire Nouvian : "Cela semble inimaginable, mais on a vidé les océans, avec la complicité des Etats". Des aires marines pas si protégées. Gangs de requins.

Erell, marin pêcheuse, ne souhaitait pas copiner avec "Causette" au seul prétexte qu'elle était une femme dans un chaudron d'hommes. Si elle a accepté de nous rencontrer, c'est qu'elle a des choses à défendre : la petite pêche, la sienne, celle de ses parents, en rade de Brest, menacée par un écosystème bouleversé et par le je-m'en-foutisme des cols blancs. Une bien bonne raison ! PAR

L'équation est aussi inextricable qu'un noeud marin : préserver la biodiversité tout en continuant à vivre de son métier et recruter par milliers alors que l'activité est décriée. Le sort des 20 000 marins-pêcheurs français ressemble à s'y méprendre à celui des agriculteurs. Comme eux, ils ont vu leur profession s'industrialiser. Comme eux, ils sont pris dans les mailles d'un filet tissé sur mesure pour la grande distribution. Comme eux, ils se sentent les boucs émissaires d'une crise écologique qu'ils subissent de plein fouet.

Elle a tout d'une grande, et pourtant elle rame (un peu). La France peut donner l'impression d'une puissance maritime moyenne, observe dans ce dossier Virginie Saliou, de l'Institut de recherche stratégique de l'École militaire. Pourtant, avec ses 20 000 km de côtes et ses 10,7 millions de km2 d'espaces maritimes, le pays a des compétences dans tous les domaines de la mer : pêche, commerce, défense, recherche. C'est que, justement, les partis politiques ont longtemps pensé le sujet de façon segmentée. Ce n'est qu'en 2022 qu'une vision globale a commencé à éclore.

On croyait que c'était impossible. Des scientifiques japonais l'ont fait ! Après des décennies d'essais ratés, ils ont réussi à faire se reproduire et grandir le thon rouge du Pacifique, star des sushis, en captivité. Objectif : sauver l'espèce, victime de la surpêche. Mais à quel prix ?

Paul Watson est un écologiste canadien. Il consacre sa vie à lutter contre les braconniers qui chassent les animaux marins. L'article se termine par "Baleines en danger !".