S’il est une figure de l’histoire de France à laquelle les dernières décennies ont fait subir une réévaluation drastique, c’est bien le malheureux Colbert. Longtemps présenté comme le modèle du bon ministre et le champion de l’intérêt public, le voilà chargé de tous les péchés, depuis le fauteur de l’esclavage jusqu’au fondateur de l’étatisme fatal qui affecterait la conduite française en matière d’économie. Et si la vérité historique du personnage était ailleurs que dans ces clichés ?

Force de conquête pour les uns, doctrine "marchandisante" pour les autres... Une relecture de ses théoriciens fait surtout apparaître le libéralisme comme une pensée de la règle et de la norme, non dépourvue de morale.

Alessandro Pignocchi est connu pour ses bandes dessinées politiques et poétiques, un humour par l'absurde tournant en dérision les puissants à coups d'attaques de mésanges sous psychotropes, et des méditations au croisement de l'anthropologie et des sciences cognitives. Moins connues : ses réflexions quant à la stratégie à adopter pour sortir du naturalisme et du capitalisme, nourries par des années à côtoyer les luttes des territoires autonomes et de la ZAD.

Né il y a pile cent ans, le philosophe a participé d'un « moment antitotalitaire » de la pensée française dans les décennies qui ont précédé la chute du mur de Berlin. Son oeuvre constitue un éloge inquiet de la démocratie et de la façon complexe dont le pouvoir s'y incarne.

"Historia" a demandé aux candidats – heureux ou malheureux – à la course à l'Elysée de nous livrer le nom du personnage qui incarne le mieux leur engagement politique et de justifier ce choix. La plupart se sont prêtés au jeu. Et leurs réponses sont parfois inattendues.

Il y a tout juste 220 ans, le 18 brumaire de l’an VIII (9 novembre 1799), le Directoire vacille. Le bouillant général Bonaparte tente le coup de force contre ce régime décrié. Objectif : rétablir la république – à moins que ce ne soit s’emparer du pouvoir...

Devenue universelle, l'acception politique de ces deux termes n'avait pourtant rien de naturel. Depuis, on s'y accroche faute de meilleure boussole. Alors bâbord ou tribord ? Petit cours d'histoire d'abord.

L'Union européenne, menacée par les partis antisystème, est à un tournant décisif de son histoire. Débat entre le philosophe Jean-Claude Milner et le sociologue Mathieu Bock-Côté.

De livre en livre, le philosophe Michel Feher poursuit un travail d’enrichissement de la lecture traditionnelle des rapports sociaux héritée du marxisme et de complexification de la question sociale. Dans "Producteurs et parasites" (La Découverte, 2024), il explore un aspect central de l’idéologie de l’extrême droite, qui consiste à opposer les producteurs méritants à de supposés « parasites », que ces derniers soient bénéficiaires de l’État social ou spéculateurs. Une grille d’analyse qui se révèle féconde, tant pour comprendre le succès de l’extrême droite que pour espérer la combattre.

C’est dans une république calviniste, ouverte sur le monde et en plein essor économique que Spinoza a pu écrire des ouvrages aussi radicaux que le "Traité théologico-politique". Sommaire. Amsterdam, ville-monde. La librairie de l’Europe. Une surprenante liberté religieuse. La compagnie des peintres. Une république vertueuse ?