Depuis qu'elle a déboulonné la dictature en 2011, la Tunisie reste le seul pays à avoir réussi son "printemps arabe". Malgré les embûches, la jeune démocratie n'a pas connu de retour en arrière.

Le professeur de droit qui a dirigé la Commission de la réforme politique en Tunisie évoque sa formation religieuse et juridique, ainsi que sa conception de la révolution, de l’islam et de la démocratie.

Quelle sera la marge de manoeuvre de Najla Bouden, la nouvelle Première ministre tunisienne, aux côtés d’un président qui s’est arrogé la totalité du pouvoir ?

Malgré l'espoir suscité par le départ du pouvoir de Zine el-Abidine ben Ali (1987-2011) lors des « printemps arabes », la situation du peuple tunisien n'a pas connu les améliorations escomptées. Alors que le régime politique reprend le chemin de l'autoritarisme sous Kaïs Saïed (depuis 2019), l'économie reste incapable de sortir d'une crise aggravée par la Covid-19. Découragée par un avenir morose, une partie de la jeunesse fait le pari de l'exil.

Neuf mois après le coup de force du président Saïed, le « peuple » dont il se réclame commence à déchanter, dans un pays au bord de la faillite.

Plus d'un mois après le référendum sur la Constitution, l'historienne franco-tunisienne analyse le virage impulsé par le président de la République. PROPOS RECUEILLIS A TUNIS PAR

En grande difficulté il y a quelques semaines, le chef du gouvernement a renversé la situation en sa faveur en lançant une vaste opération mains propres. Et gagné ses galons d'homme d'Etat. En complément, l'éclairage de Mohammed Abbou, ministre chargé de la Réforme administrative en 2012, avait rapidement jeté l'éponge faute de prérogatives pour combattre la corruption.

Présidentialisation du régime, autorité de l'Etat, réformes sociétales radicales... Trente ans après la déposition de Bourguiba, le style de gouvernance de Béji caïd Essebsi rappelle de plus en plus celui de son mentor.

Une majorité hétérogène engluée dans le consensus systématique, une opposition éclatée et inaudible, une vie parlementaire aussi chaotique que stérile... Les formations politiques portent une grande responsabilité dans l'immobilisme qui plombe le pays.

Vie politique, situation financière, climat social... Alors que le train des réformes et de la relance économique semble marquer le pas, où en est vraiment le pays ? Sommaire. Enjeux, on tourne en rond. Un régime en quête d'équilibre. Plaidoyer pour une nouvelle diplomatie (tribune). Economie, en panne de stratégie. Habib Karaouki, PDG de CAP Bank : "Il faut oser la rupture". Société, l'avenir leur appartient (témoignages de dirigeants d'entreprise).

Entre islamistes et modernistes, le petit jeu des alliances a repris de plus belle. Avec en point de mire les législatives d'octobre et la présidentielle de novembre 2019.

Rongé par de graves dissensions internes, frappé de discrédit pour ses promesses non tenues, menacé par l'émergence de formations concurrentes, le parti présidentiel tente désespérément de rebondir.