Se passer de la Chine est inenvisageable. Alors l'UE cherche à "atténuer les risques" en matière de technologies propres. Construire une politique industrielle commune reste toutefois complexe.

Après des décennies de mondialisation sinon heureuse, du moins sans heurts majeurs, une série de crises est venue bouleverser la donne : pandémie de Covid, guerre en Ukraine, conflit israélo-palestinien, tensions entre la Chine et les États-Unis… Dans ce contexte bouleversé, les États européens ont éprouvé les limites de leur dépendance extérieure dans un certain nombre de domaines (médicaments, technologies, minerais, céréales…) et pris une série de mesures politiques visant à recouvrer une part de leur souveraineté, en particulier dans certains secteurs jugés stratégiques.

Ultime rempart contre le virus, le masque est devenu l'objet d'une frénésie mondiale, à laquelle la Chine a entrepris de répondre en se mettant en ordre de bataille. A Shenzhen, les usines fleurissent dans une ambiance de ruée vers l'or.

En enterrant son fonds de souveraineté, Bruxelles se prive des ressources budgétaires nécessaires pour soutenir l'industrie européenne face à l'Inflation Reduction Act américain. Détails. Pas de chiffres.

Le berceau des Sony, Toyota ou Mitsubishi, qui régnaient dans les années 1980, a quasiment disparu des radars technologiques. Un trou d'air dont le gouvernement s'efforce de sortir.

Des efforts sans précédent en matière de formation aux disciplines scientifiques et de recherche et développement ont permis aux constructeurs automobiles chinois de supplanter leurs concurrents.

Le pays est récemment devenu le quatrième exportateur de la planète, devant le Japon. Un exploit qui ne doit rien au hasard. La Botte bénéficie d'un tissu industriel hyperconnecté.

Michelin, leader mondial des pneus, vient d'annoncer la fermeture de deux usines, mettant sur le carreau 1 254 personnes. En cause : la concurrence chinoise accrue et la flambée des coûts de l'énergie. Une étape de plus dans la désindustrialisation de la France ? En conclusion du reportage, une interview d'Antoine Foucher qui déclare : "Il faut agir à court terme sur les salaires".

La relation économique entre la France et la Chine est marquée par des déséquilibres commerciaux croissants et une concurrence technologique accrue. Le déficit commercial français s'aggrave en raison de modèles économiques divergents, malgré la forte croissance des échanges dans des secteurs comme l'aéronautique, le luxe et l'agroalimentaire. Simultanément, la montée en puissance de la Chine dans les technologies, notamment via le programme « Made in China 2025 », menace la compétitivité française.