Depuis le XVIIIe siècle, les intellectuels français ont tendance à idéaliser une Chine exotique et mystérieuse, radicalement différente de l’Occident. Cette tradition qui perdure sert les intérêts du régime actuel de Pékin.

Le surgissement de la puissance chinoise au premier plan du monde n’en finit pas de surprendre, d’interpeller et d’inquiéter. Comment comprendre, ainsi, l’association entre le marxisme officiellement maintenu et le capitalisme sans complexe réellement pratiqué ? D’autant que le tournant vers ce singulier « socialisme de marché » s’est accompagné par ailleurs d’une remobilisation d’un fonds culturel dont on avait manifestement sous-estimé les ressources. Emmanuel Dubois de Prisque en fait ressortir l’importance à propos des relations entre politique et religion.

Déplacement de populations, éducation en chinois, défense de parler du dalaï-lama... : la politique du gouvernement chinois semble faire son oeuvre.

Le pays d’où est parti le virus figure aussi parmi les premiers à avoir repris le contrôle sur l’épidémie au prix de mesures drastiques. La finale mondiale de "League of Legends" a ainsi pu être organisée avec du public. Une réussite exploitée par le régime.

Selon ce spécialiste, un réseau grandissant d'historiens clandestins cherche à rétablir les faits, à l'encontre de l'histoire officielle du PCC.

Dans « L'Invention de la Chine » (Éditions Saint-Simon), l'essayiste britannique Bill Hayton éreinte la légende impériale de ce pays brandie par Xi Jinping à coups de falsifications idéologiques.

A 67 ans, cet intellectuel qui murmurait déjà à l'oreille des deux précédents dirigeants chinois a continué sur sa lancée : ce fervent adepte du "néo-autoritarisme" est l'éminence grise de l'actuel président Xi Jinping. Patron de l'idéologie et de la propagande, il pourrait encore monter en puissance en prenant les rênes du dossier taïwanais.

Le 12 avril 2020, en pleine tourmente de l'épidémie de Covid-19, la France découvre avec surprise un article publié sur le site officiel de l'ambassade de Chine en France, qui critique la mauvaise gestion française de la crise. Si l'article prétend vouloir "rétablir des faits distordus", comme l'indique son intitulé, le ton sans détour, sous couvert d'anonymat, pour relayer des informations non vérifiées et des accusations sans preuves contre le pays hôte, surprend.

La Chine n’a pas anticipé l’épidémie, à cause de la politisation de la santé publique et de la structure bureaucratique de l’Etat-Parti. Mais ces ressources lui ont paradoxalement permis de la contenir par la suite, conférant une légitimité certaine aux politiques autoritaires du régime.