Figure majeure du cinéma indépendant américain, Kelly Reichardt, née en 1964, a fait discrètement son apparition au début des années 1990 dans l'entourage de Hal Hartley et Todd Haynes. En l'espace de six longs métrages, de la chronique intimiste - "River of Grass" (1994), "Old Joy"(2007), "Wendy et Lucy" (2009), "Certaines femmes" ([2017) - au western pastoral "La Dernière Piste" (2011), en passant par le thriller écologique "Night Maves" (2014), Reichardt s'empare de la mythologie américaine pour mieux en déconstruire les stéréotypes.

Kelly Reichardt signe une nouvelle fois un film éblouissant, "First cow", une remontée aux origines des mythes américains.

Dans le splendide "First Cow", Kelly Reichardt, à laquelle le Centre Pompidou consacre une rétrospective, offre un récit alternatif à la conquête de l’ouest des Etats-Unis.

Dix ans après "La Dernière Piste", Kelly Reichardt signe "First Cow", son deuxième western et son meilleur film à ce jour. Dans lequel elle poursuit son histoire alternative de la conquête de l'Ouest et affirme une idée du western qui n'est pas "anti", ni "néo", ni "post". Juste "autre".

Présenté à la toute fin du Festival de Cannes 2022, où il est passé relativement inaperçu, "Showing Up" ressemble de prime abord à un film mineur au sein de la filmographie de Kelly Reichardt.

Dans une interview menée par Todd Haynes (le producteur exécutif de quatre de ses films), Kelly Reichardt racontait son enfance passée dans la torpeur humide de la Floride. Sa mère travaillait à la brigade des stups. Son père était technicien de scènes de crime. Il débarquait sur les lieux, photographiait et rapportait à la maison des catalogues de clichés de décors sordides. Très tôt, l'image pose son empreinte sur la jeune fille.

Raphaël Nieuwjaer livre la critique du dernier film de la réalisatrice américaine Kelly Reichardt, "First Cow".

Amitié. Le mot est mis en exergue dans la citation de William Blake qui ouvre le magnifique "First Cow", dernier film de Kelly Reichardt. Et l'émotion d'avoir été les témoins d'une profonde histoire d'amitié se poursuit longtemps après la fin bouleversante du film. Le sentiment amical, qu'il soit du côté de l'amour ou de l'empathie, y compris envers les animaux ou la nature, est le fil conducteur de toute son oeuvre. Mieux encore : le chemin le plus court, simple, direct et sans emphase pour atteindre une forme d'absolu.