Lorsque les brigades anticorruption sont corrompues, où va-t-on ? La presse officielle chinoise s'alarme de la déliquescence du pays. Porte-voix d'un pouvoir divisé, elle louvoie entre rappels à l'ordre et plaidoyers pour la tolérance. A plus d'un an de la désignation du successeur de Hu Jintao, c'est l'objectif de la stabilité qui prime. Mais la réforme politique peut-elle attendre ?

Fondé il y a dix ans par Xu Zhiyong, aujourd'hui incarcéré, le Mouvement des nouveaux citoyens prônait le renouveau social d'initiative populaire.

Le 4 juin 1989, le pouvoir chinois mettait fin, dans le sang, au "printemps de Pékin". Arrêté à l'époque pour avoir publié un poème intitulé Massacre, Liao Yiwu lutte pour rappeler la réalité du régime chinois en voie d'oubli. La preuve par la complaisance des dirigeants européens.

Une vaste opération de nettoyage de la Toile est en cours. Le but avoué est de fermer les sites pornographiques. Mais les victimes collatérales sont nombreuses et elles cherchent une parade.

Le village symbole d'élections démocratiques remportées de haute lutte en 2012 connaît un retour de bâton. Pour ce chroniqueur hongkongais, c'est la Chine en miniature, qui ne tolère aucune ébauche de démocratie.

La littérature chinoise est en déclin, s'alarme l'écrivain. Le contexte politique bride les plumes et empêche de nouveaux talents d'éclore.

1996. Il contracte le VIH lors d'une transfusion sanguine dans un hôpital. Aujourd'hui. Tian Xi est emprisonné pour avoir critiqué la politique sanitaire du Parti.

A la veille de plusieurs grands anniversaires symboliques, dont celui du massacre de Tiananmen, et en pleine montée d'une crise sociale, les dirigeants chinois donnent libre cours à la répression antidémocratique.

Dans un pays où les inégalités entre riches et pauvres explosent, les revendications sociales débouchent le plus souvent sur la répression, la prison, voire les balles de la police.

Retour, en septembre 2014, sur l'efficacité du syndicalisme ouvrier en Chine, pays secoué par de nombreux mouvements sociaux. Frappant des multinationales, ces conflits ont fait l'objet de couverture médiatique étrangère et ont amené les autorités à réprimer la contestation pour pouvoir conserver les investissements étrangers et ne pas entraver l'attractivité de la Chine. Devant de nouvelles répressions, salariés et syndicats ont pris leurs responsabilités. La nécessité d'un dialogue social démocratique prend corps en Chine.

De plus en plus nombreux, les protestants font peur au régime de Pékin. Ils sont médecins, avocats, professeurs, parfois membres du Parti. Ils comptent dans leurs rangs de nombreux défenseurs des droits de l'homme. Chaque semaine, la police chinoise les arrête par dizaines. Mais, pour leur foi, ils sont prêts au martyre.

A l'approche de la succession du président Hu Jintao, l'an prochain, la main de fer des mandarins rouges s'abat sur la société chinoise.