À la faveur de la pandémie de Covid-19, l’idée de planifier le développement économique est revenue dans le débat public. Assimilée au «totalitarisme stalinien», l’expérience soviétique, qui s’installa sous la forme de plans quinquennaux à partir de 1929, demeure néanmoins un repoussoir. L’urgence climatique invite à l’alléger de quelques clichés.

Englué dans la guerre civile, le théâtre libyen s’internationalise avec la prolifération des mercenaires, dont le rôle dépasse très largement celui de simples forces d’appoint (lire ci-dessous). La Russie et la Turquie semblent s’opposer, chacune apportant son soutien à un camp différent. Pourtant, elles jouent la même partition et rêvent de se partager les dépouilles d’une Libye fracturée.

A travers son soutien à l’Azerbaïdjan dans le conflit du Haut-Karabakh, la Turquie a enfoncé un coin dans la zone d’influence russe au Caucase, tout en défiant Moscou dans les airs grâce à ses drones de dernière génération. Cette nouvelle donne stratégique peut-elle conduire à l’escalade ? Pas nécessairement, car, par le passé, les deux puissances ont souvent préféré le compromis à la confrontation.

Spécialiste de l'histoire des mouvances et des régimes communistes, l'historien Stéphane Courtois avait lancé un pavé dans la mare en 1997 avec la publication du "Livre noir du communisme". Après la chute du mur de Berlin en 1989, on a cru à la disparition définitive de l'idéologie communiste. la réalité, nous explique-t-il, est plus complexe. Entretien.

Après la réforme de l'Eglise russe au XVIIe siècle, les orthodoxes vieux-croyants se sont auto proclamés gardiens des traditions. Poursuivis par le tsar puis par les soviets, ils ont trouvé refuge dans des contrées lointaines. Le photographe Emile Dueke a passé un été avec la communauté d'Aidara, 150 personnes vivant en quasi-autarcie dans la plaine de Sibérie occidentale.

Après la Corée du Nord et l’Afghanistan, la Russie ? Des points de conflit internationaux se rallument, souvent à l’initiative des États-Unis. Empêtré dans ses difficultés intérieures, décuplées par des propos provocants, le président américain est de plus en plus tenté de confondre solution diplomatique et fuite en avant militaire. Dans le cas de la Russie, il est même débordé par un parti de la guerre au sein duquel ses adversaires politiques, les services de renseignement et les médias jouent un rôle-clé.

Du séisme qui bouleversa la Russie en 1917 émerge le récit d’une révolution sociale qu’accompagna avec radicalité le parti bolchevique, force politique dont le projet émancipateur passait prioritairement par l’éducation des masses. Sa démarche autoritaire, aggravée par le « communisme de guerre », suscitait déjà des critiques au temps de Lénine, avec une interrogation-clé : agir avec le peuple ou seulement en son nom (pages 14 et 15) ? La révolution d’Octobre ébranla le monde ; elle secoua également l’art, réinventé jusque dans sa finalité.

«Théâtre russe» et «Révolution» sont des mots qui, depuis plus d’un siècle, semblent appartenir au même idiome, même si le sens qu’on donne au second est variable. Dès 1917 et pendant toute la période soviétique, on a cultivé au théâtre des images très positives de la révolution, au sens historique.

Un homme tient un miroir de poche de la main gauche et un pinceau de la main droite. Son visage est rond, une moustache fine au-dessus des lèvres. Ses cheveux courts sont coiffés sur le côté. Assis à une table, il est costumé de la tête au pied. Son col de chemise forme deux pointes blanches dressées comme des rayons ou des arêtes de papier coupant. Sur la table devant lui, nous remarquons un verre d’eau au centre d’une coupelle. A droite, des chiffons. Derrière la chaise, des livres. Jusqu’à présent, rien d’anormal.

«Tchernobyl, armoise de grande taille. Sa racine est utilisée contre l’épilepsie.» Ce texte apparaît dès le premier carton de "Raspad", réalisé en 1990 par Mikhaïl Belikov, avant même le générique et le titre du film. La citation est extraite du Dictionnaire raisonné du russe vivant de Vladimir Dahl, composé entre 1863 et 1866. La plante décrite est probablement artemisia vulgaris, appelée armoise et parfois artémise en français.

L’ historien Iouri Dmitriev croupit derrière les barreaux depuis début 2017 en Russie. Son activité d’archéologue des charniers de la Grande Terreur (1937-1938) déplaisait aux autorités : elles l’ont fait arrêter sur des charges fallacieuses - comme l’avaient été ces 1111 fusillés des Solovki dont, en 1997, il a retrouvé les dépouilles enfouies au lieu-dit Sandarmokh, en Carélie. Il n’est que justice de placer en tête de cet article le nom de Iouri Dmitriev.