Pourquoi on traite aussi mal nos aînés. Notre grande enquête sur un déni collectif. Sommaire. Peut-on encore vieillir en France ? Réforme des retraites : ce que Macron a en tête. Cynthia Fleury contre "la chasse aux inutiles". Comment financer le "nouveau risque". Dépendance, mode d'emploi. Alzheimer : la maison de l'espoir.

Depuis trente ans, l'hôpital est en crise. Il le demeurera sans doute longtemps : devant le vieillissement de la population, le développement d'une médecine de pointe coûteuse et les limites budgétaires, le manque de moyens est structurel. En quinze ans, le système de financement a été modifié trois fois.

D'un côté, Laurent Pietraszewski (LREM), soutien d'Emmanuel Macron, secrétaire d'Etat aux Retraites et, surtout, favorable à l'idée de reculer l'âge du départ. De l'autre, Yves Veyrier, secrétaire général du syndicat Force ouvrière, opposé à un tel projet.

En 2017, il s'était bien gardé d'en parler. En 2022, il joue cartes sur table. Le président a promis de porter l'âge légal de départ à la retraite à 65 ans. Une réforme qui est, selon lui, une évidence - pour une économie compétitive, il faut que les Français "travaillent plus longtemps" - et une urgence - l'équilibre financier du système n'étant, à ses yeux, pas garanti. Mais, à y regarder de plus près, il est permis de douter de ses arguments. La preuve en six chiffres. L'article se conclut par l'analyse de Laurence Dequay intitulée "Retraite. Et ça concerte déjà..."

Alors même que certains rêvent d'enterrer le modèle français pour y substituer les règles en vigueur dans le monde anglo-saxon, le politologue Thomas Guénolé publie un livre en forme de coup de poing intitulé "Antisocial". A cette occasion, il signe une déconstruction systématique de la doxa dont nous abreuve le discours ambiant à propos de la question sociale, parfois oubliée par ceux qui lui préfèrent les sujets sociétaux, bien plus consensuels, et si souvent caricaturaux quand ils s'imposent sur la table du débat.

Pour sauver le modèle social, le sujet du temps de travail des Français est de nouveau posé. Attention, dossier miné.

Le système de pension français va être de nouveau modifié dans les prochains mois. Depuis 1993, les gouvernements successifs ont peu ou prou changé les règles. L'interview d'Hervé Boulhol, Responsable retraites et vieillissement démographique à la direction de l'emploi et des affaires sociales de l'OCDE : "En France, on paye des retraites sur une durée plus longue qu'ailleurs" complète l'article.

En France, de nombreux aspects des retraites peuvent être améliorés et beaucoup de petites injustices existent. Un chauffeur de bus à Bordeaux n’a pas les mêmes avantages qu’à Paris. Ce n’est pas une raison pour tout chambouler, ni pour crier au loup et à l’urgence d’une réforme comme s’il fallait prévenir une prochaine catastrophe dont on va montrer qu’elle ne s’annonce pas.

Travailler plus longtemps, rogner les futures pensions... Contrairement aux dires du gouvernement, il n'y a pas que ces pistes pour sauver les recettes. "Marianne" en propose d'autres, plus justes et bienvenues pour combler les trous budgétaires, à l'heure où la fameuse conférence de financement pourrait bien tourner au fiasco.

Auteur de "La Réforme des retraites expliquée... au gouvernement", le démographe regrette que l'exécutif ait tenté de cacher le déficit du régime des fonctionnaires.

Le Covid-19 aurait dû mettre le projet de loi de financement de la Sécurité sociale au coeur du débat public. Certes, la réforme des retraites est suspendue, malgré le ballon d’essai des sénateurs pour reculer l’âge de départ, et la cinquième branche consacrée à la perte d’autonomie est créée. Mais le gouvernement se contente de parer au plus pressé, sans aucun changement de cap.