Relations sociales : rupture de confiance et discrédit à tous les niveaux, y compris syndical

De la CFDT au comité exécutif de Rhodia, la reconversion sans reniement de Jacques Kheliff.

Réflexion, en janvier 2012, sur les errances du syndicalisme en France, fragilisé par des effectifs en baisse et par l'abandon de certains de ses objectifs. Les syndicats se montrent incapables de se transformer en force de proposition face au rouleau compresseur de l'exécutif. Pourtant, le besoin de syndicat ne s'est jamais fait aussi fort que pendant l'actuelle période de crise économique. Un syndicalisme fort et responsable qui contribuerait aux changements nécessaires et au renforcement des liens sociaux.

A nouveau monde, nouveau Medef.

Partisan d'un syndicalisme de réforme plutôt que de contestation, le nouveau secrétaire général de la CFDT voit dans le dialogue social un vecteur d'avancées pour les droits des salariés, mais aussi un outil de compétitivité pour les entreprises.

Faible taux de syndicalisation, manque de dialogue entre les syndicats et les organisations patronales... le dialogue social en France semble en panne. Pour autant, et ce n'est pas le moindre des paradoxes, le taux de participation aux élections professionnelles et l'ancrage des syndicats dans les entreprises dénotent un certain dynamisme de la vie syndicale. En outre, l'évolution récente des règles régissant les syndicats - comme celles concernant la représentativité et la transparence financière - a conduit à une réelle modernisation.

Edouard Martin pour Florange, Xavier Mathieu pour les ″Conti″... A chaque combat social son porte-voix médiatique. Des leaders charismatiques qui n'ont pas hésité à s'exposer pour empêcher les licenciements et les fermetures. Et peuvent le payer cher une fois la lutte finie. Grillés sur le marché de l'emploi, parfois lâchés par leur centrale syndicale, certains de ces héros éphémères peinent à tourner la page.

Le syndicalisme français est confronté à une faiblesse devenue structurelle de ses effectifs et à des discours souvent critiques à son endroit. Ni les recompositions du paysage syndical, ni l'évolution des stratégies des principales confédérations, ni les efforts des pouvoirs publics pour renforcer et moderniser le dialogue social ne semblent parvenir à enrayer cette crise de légitimité. Selon Dominique Andolfatto, les syndicats français ont pourtant plus d'influence au sein de la société que ne le suggèrent ces éléments.

Le syndicalisme français peine à recruter. Selon Dominique Andolfatto, il n'y a aucune fatalité. C'est leur manque d'indépendance financière et leur professionnalisation qui ont éloigné les syndicalistes de leurs bases.