L’œuvre du réalisateur américain Quentin Tarantino est-elle ambiguë ? Pour David Roche, professeur d’études cinématographiques à l’université Paul Valéry de Montpellier, la vraie ambiguïté réside dans la difficulté pour le public de déceler les éléments d’autocritique sous-jacents.

Quentin Tarantino est de retour ! Dans "Once upon a time in... Hollywood", l'emblématique réalisateur américain revisite le Los Angeles des années 1969 et son industrie cinématographique alors en pleine transformation. En salles le 14 août, ce nouvel opus réunit un casting exceptionnel, à commencer par Brad Pitt et Leonardo DiCaprio, qui partagent pour la première fois l'affiche d'un même film. Rencontre avec deux légendes du cinéma.

Titres recensés : "Steve Jobs" de Danny Boyle et "Joy" de David O. Russell ; "Les chevaliers blancs" de Joachim Lafosse ; "Made in France" de Nicolas Boukhrief et "Taj Mahal" de Nicolas Saada ; "Homeland (Irak année zéro)" d'Abbas Fahdel ; "Les huit salopards" de Quentin Tarantino ; "Spotlight" de Tom McCarthy ; "Mistress America" de Noah Baumbach ; "Toto et ses soeurs" d'Alexandre Nanau.

Critique du film "Once upon a time... in Hollywood".

Contrairement au magazine « Première », nous n'avons pas déclaré à Quentin Tarantino que « Les 8 Salopards » était son film le plus original. « Reservoir dogs » fut un choc et une révélation, « Pulp fiction », un sommet du film criminel, « Jackie Brown » une fiction étonnamment apaisée, « Kill Bill » un feu d'artifice formel et « Inglourious Basterds » suivi de « Django Unchained » l'introduction dans son oeuvre de la Grande Histoire.

Après quelques années passées dans la peau d'un producteur opportuniste qui jouissait à outrance d'une réputation de cinéaste "culte", multipliant des projets sans saveur qu'il confiait à de simples exécutants (Rodriguez, Rob Braddock), Quentin Tarantino revient sur le devant de la scène avec un film que l'on n'attendait plus...

Avec "Reservoir Dogs" et "Pulp Fiction", Tarantino fit souffler sur le cinéma un vent de génie dont on chercherait en vain la force dans son dernier film "Jackie Brown".

Absent des écrans depuis "Jackie Brown" (97), Quentin Tarantino opère un retour fulgurant avec "Kill Bill", film patchwork turbocompressé et éclaboussant dans lequel s'exprime sa passion pour les genres et sous-genres qui ont alimenté sa cinéphilie obsessionnelle.