Au nom de la démocratisation scolaire, le socle commun de connaissances et de compétences, défendu jusqu'à présent par les experts et nombre d'intellectuels, est en passe de devenir une réalité politique.

Derrière la critique prétendument républicaine de l'individualisme se cache souvent une conception élitiste de l'école ainsi qu'une "haine de la démocratie", dont Jules Ferry paya le prix lorsqu'il modernisa en son temps le baccalauréat.

Parce que l'éducation est la pierre angulaire de la République sociale, Jean Jaurès, qui fut lui-même professeur au lycée d'Albi, ne cesse d'y revenir dans les nombreux discours et articles qu'il rédige, notamment pour la "Revue de l'enseignement primaire et primaire supérieur".

Dans son discours du 10 avril 1870, Jules Ferry, alors député de Paris, montre comment une société démocratique doit vaincre "la plus redoutable des inégalités, l'inégalité d'éducation".

Egalité des chances, discrimination positive, ségrégation... Les émeutes de décembre 2005 ont remis ces concepts au centre du débat : sociologues et philosophes les interrogent.

L'Ecole polytechnique fédérale de Lausanne est la première institution européenne à s'être lancée dans l'aventure des Mooc, cours en ligne ouverts et massifs. Selon son président, Patrick Aebischer, c'est un outil extraordinaire pour diffuser les savoirs, notamment dans les pays en développement.

Parmi les plus beaux textes pédagogiques, certains font réfléchir, d'autres font réagir, d'autres mettent en mouvement. ″La Lettre à une maîtresse d'école des élèves de l'école de Barbiana″ est de ces derniers. Parue en 1967, elle devient le manifeste d'une génération révoltée par l'inégalité d'un système éducatif fonctionnant comme un goulot d'étranglement, dont ne sortent diplômés que les rejetons de la bourgeoisie et des instituteurs.

Tous les élèves ont-ils leur place dans les mêmes structures scolaires ? Cette question, incongrue il y a encore peu de temps, commence à se poser.