Elle a su conquérir le cinéma français, d'auteur et populaire, révélant un vrai talent pour le drame comme pour l'humour. Dans "Voleuses", sur Netflix, cette actrice tout-terrain va jusqu'à assurer elle-même les cascades !

Les quatre stars de "Voleuses" ont des parcours différents. Mais leur réunion sous le regard de Mélanie Laurent fait des étincelles, comme dans cette interview exclusive où l'actrice-réalisatrice, Manon Bresch, Adèle Exarchopoulos et Isabelle Adjani partagent leur expérience sur ce métier et cette industrie.

D'abord star dans son pays natal au mitan des années 2000, la Suédoise de 44 ans a depuis conquis le monde entier en traçant sa route entre films d'auteur et blockbusters. Alors qu'elle revient ce mois-ci dans "Constellation", une série Apple TV+, Noomi Rapace en profite pour nous raconter une partie de sa filmographie.

Elle fonce, tête baissée, en plein milieu de l'écran : bingo, elle le crève depuis plus de dix ans. Époustouflante de naturel, Adèle Exarchopoulos joue comme elle respire. Comme elle cogite, aussi. Comme elle mouline, et comme elle bosse, domptant la peur, intacte, goûtant la joie, tant qu'elle est là, de faire du cinéma.

Le cinéma comme un rempart, et des femmes fortes en bouclier : de rôle en rôle, Isabelle Huppert avance armée. De film en film, elle a conquis le métier, cultivant la distance, nourrissant le mystère, choyant le paradoxe : l'actrice donne tout, pour mieux se protéger. Extrême lucidité.

Elles se donnent la réplique dans "Mon crime" de François Ozon, où elles incarnent des actrices. Échange entre Isabelle Buppert et Nadia Tereszkiewicz sur ce jeu de miroirs, la place des comédiennes dans le milieu du cinéma et l'impact du féminisme sur la conception de leur métier.

En 1976, Delphine Seyrig interrogeait des comédiennes sur leur métier dans son documentaire "Sois belle et tais-toi". Nous avons soumis à des actrices contemporaines un questionnaire inspiré de celui du film.

"Isabelle Huppert, c'est elle", serait-on tenté d'écrire à propos de ce premier livre remarquable de Murielle Joudet qui, dès son exergue flaubertien, "Vivre ne nous regarde pas", pose l'éternelle question des rapports entre la vie et l'art. Si "ce qu'il faut chercher, c'est ne pas souffrir", alors pourquoi se consacrer corps et âme à une actrice qui "a toujours témoigné d'un goût prononcé pour le désastre et la catastrophe" et dont toute la filmographie constitue une longue suite d'expériences extrêmes, perversives, masochistes, meurtrières ?

"France" de Bruno Dumont, "Tromperie" d'Arnaud Desplechin, "The French Dispatch" de Wes Anderson et "L'Histoire de ma femme" d'Ildiko Enyedi - les quatre films présentés à Cannes cette année avec Léa Seydoux ont démontré combien elle est aujourd'hui l'une des actrices françaises les plus demandées et à la fois l'une des plus énigmatiques, par la nature de son jeu et de sa présence à l'écran. Depuis ses débuts, elle s'est distinguée par la diversité de ses choix et un certain goût du risque qui irradient dans son personnage à multiples facettes de France.

Inuyo Tanaka est sans aucun doute la plus grande vedette du cinéma japonais. Elle n'a que 14 ans quand elle interprète son premier rôle en 1924, dans le film muet d'Hotei Nomura "La Femme de l'ère Genroku" ("Genroku onna"). A 19 ans, elle est une star. Elle tourne avec tous les réalisateurs japonais jusqu'en 1976, date à laquelle elle met un terme à cinquante-deux ans de carrière en participant au film de Yasuzo Masumura "La Berceuse de la grande terre" ("Daichi no komoriuta").

Traiter les actrices comme des réalisatrices. Faire de la féminité la métis du monde. La femme comme celle qui passe par l'apparence et la dévoile (mais sans la déchirer, pas folle la guêpe). La femme qui, plus que défier, dévie le regard cyclopéen de l'homme et retourne sa loi contre lui. La femme qui apprend à vivre et à mourir. La femme qui transmute les valeurs. La femme Montaigne, Ulysse, Zarathoustra. La femme cinéma, surtout.