Le "panier à pain" de la planète est en guerre. En temps normal, la Russie et l'Ukraine assurent, à elles deux, près d'un tiers des exportations mondiales de blé. Les ports de la mer Noire sont à l'arrêt, les coûts de transport explosent, tout comme les prix des céréales. En Europe, en Afrique, au Proche-Orient, on s'inquiète : comment s'approvisionner autrement ? Va-t-on vers des émeutes de la faim ? "Le Point" a mené l'enquête. Sommaire. Sébastien Abis :"L'Europe comprend enfin qu'il est utile de produire du blé". Un épi très convoité. En Ukraine, l'autre champ de bataille.

Malgré les bombes, les cultivateurs sont remontés sur leurs tracteurs aussi vite qu'ils le pouvaient, mais ils souffrent des difficultés d'exportation.

Le président de Bayer France prône le développement de solutions innovantes pour assurer nos besoins alimentaires.

Un nouveau mode d'implantation des panneaux solaires permettrait d'allier production électrique et agriculture. Mais beaucoup sont sceptiques.

Si le maintien d'une agriculture familiale durable est jugée clé par de multiples organisations internationales pour assurer l'avenir agricole, la montée en puissance des géants de l'agroalimentaire met à mal ce modèle. Leur emprise sur le foncier agricole grandit, dans les pays en développement mais également dans les nations plus industrialisées comme la France, où leur fonctionnement capitalistique à l'opposé du modèle agricole traditionnel inquiète.

Le libre-échange s'intensifie en Afrique, en 2017. D'un côté, l'Union européenne accroît la pression pour finaliser la signature d'accords de partenariat économique (APE). De l'autre, les ministres du commerce africains ont décidé de supprimer à terme 90% des droits de douane entre les pays du continent. Un mouvement qui toutefois laisse songeur, en particulier dans le secteur agricole. Ce dernier est déstabilisé, en raison d'une méconnaissance de l'agriculture locale de la part de la Commission de Bruxelles, tandis que l'insécurité alimentaire s'étend sur le continent africain. Explications.

Il y a dix mille ans, la domestication du blé a ouvert la voie à l'apparition d'un pouvoir politique centralisé, l'Etat, généralement présenté comme un progrès. Mais était-ce une si une bonne idée ?, se demande l'anthropologue américain James Scott.