Présentée cet été dans les larges espaces de "Bazar", à Bruxelles, en même temps que la rétrospective intégrale à la Cinematek, l'exposition "Travelling", sous le commissariat de Laurence Rassel, se déplace au Jeu de Paume à Paris, du 28 septembre 2024 au 19 janvier 2025, dans une version légèrement raccourcie. Les oeuvres de Chantal Akerman vidéaste sont également montrées à la biennale de Lyon (jusqu'au 5 janvier 2025).

Longtemps, le film de Chantal Akerman, présenté à cannes en 1975, a été un chef-d'oeuvre confidentiel. Un secret de cinéphiles admirateurs de ce récit féministe de plus de trois heures, relatant le quotidien répétitif d'une femme au foyer, qui se prostitue en fin de journée. Puis les regards ont évolué, jusqu'à la consécration, en 2022, où "Jeanne Dielman" a été désigné meilleur long-métrage de l’histoire par un large panel de critiques.

Une rétrospective de 16 films en salles, assortie de l'édition d'un coffret de 47 films, permet de se replonger dans l'oeuvre de Chantal Akerman en abordant sa face nocturne, ses atmosphères lunaires et son goût pour l'obscurité.

Du désert de Sonora jusqu'aux mangroves cambodgiennes, elle n'aura eu de cesse de déterritorialiser son cinéma, explorant toujours plus loin les frontières du monde pour en révéler la beauté. Voyage en quatre destinations jusqu'aux confins de l'Histoire.

Après le cycle en salles et l'édition d'un coffret intégral dont nous rendions compte le mois dernier ("Cahiers" n° 813), le Jeu de Paume accueille une exposition présentée à Bozar, à travers un vaste parcours dans l'oeuvre de Chantal Akerman.

Un problème paradoxal se pose, notamment au lecteur de "Positif" peu habitué à l'exégèse pratiquée par les "akermaniaques", après que "Jeanne Dielman, 23 quai du Commerce, 1080 Bruxelles (1975)" a été élu par la revue "Sight and Sound", sur consultation d'un collège de 1639 spécialistes, "meilleur film de tous les temps".

La chanteuse revient sur cette comédie musicale atypique et lumineuse des années 1980, où elle jouait une amoureuse.