On peut naturellement invoquer des données biographiques pour parler de ces deux livres mais il paraît possible aussi de ne pas le faire tant ils se lisent aujourd'hui hors de la circonstance qui a fait les écrire - et ne pas les publier. Constitués de notes et de fiches écrites pour les unes en 1974 à l'occasion du voyage en Chine et pour les autres en 1978-1979 au moment de la mort de la mère de l'auteur, ils sont, séparément et ensemble, l'occasion d'une réflexion sur ce qui se défait

Après les cours au Collège de France, c'est l'enseignement délivré par Barthes à l'Ecole pratique des hautes études qui fait l'objet d'une publication, renouvelant ainsi la lecture que l'on peut faire de son oeuvre et inscrivant cette dernière dans une dynamique faite d'allers et retours permanents entre la parole et le livre, entre le passé et le présent.

En 2011, deux ouvrages superbes sont réédités pour la gloire de la longue silhouette de la Tour Eiffel qui, toujours, nous interroge.

"Il faut aller au-delà des commémorations, même si elles sont légitimes", Philippe Sollers a raison de le rappeler, en plein centenaire de la naissance de Roland Barthes. Le présent anniversaire nous offre trois bonnes raisons de "célébration". C'est d'abord la mise ou remise en circulation de nombreux textes de Barthes. Le deuxième intérêt de cette commémoration, c'est sa dimension internationale, d'une ampleur inattendue. Un troisième motif de réjouissance nous est donné par la première moisson des textes parus à cette occasion.

Dans l'ouvrage, concis mais très original, qu'il consacre aux rapports ombrageux de Barthes au cinéma, Philip Watts ne nie pas cette réticence, mais il prend au sérieux la description qu'en donne Barthes et il tente d'en comprendre les fondements. Cela le conduit d'abord à mettre en lumière un corpus dispersé, mais imposant - une bibliographie finale permet d'en prendre la mesure -, dont l'importance avait été dissimulée par le fait que la plupart des textes de Barthes sur le cinéma n'ont pas été repris dans les volumes successifs des "Essais critiques"...

Le maître du Nouveau Roman américain publie son dernier livre avant-première en France et parle de sa dette vis-à-vis de Barthes et de la littérature française.

Inédites jusqu'à ce jour, voici les notes rédigées par Roland Barthes après la mort de sa mère.

Trente ans après sa brusque disparition, le 26 mars 1980, Roland Barthes fait toujours signe. Ce sémiologue épris de mots et d'images ne s'est pas contenté d'incarner l'aventure structuraliste et sémiotique : il a renouvelé en profondeur la critique littéraire et artistique. Un rôle d'exception pour ce dandy qui incarna au cinéma Thackeray, dont il a le regard aigu sans moralisme.

Il y aura bientôt quarante ans, paraissait "Fragments d'un discours amoureux" de Roland Barthes. Un livre qui assura au sémiologue son plus grand succès (plus de cent mille exemplaires vendus l'année de sa publication) et dont on a peut-être un peu oublié l'ovni qu'il fut, tant par sa forme que par son propos.

Un fort volume à la couverture rutilante qui surprend : en lettres d'affiche à la Time Square, sur trois lignes : ″Mythologies Barthes″. De 1954 à 1956, Roland Barthes a publié ses réflexions sur l'actualité, ″mon actualité″ précisait-il. Sauf deux textes, ces mythologies ont paru dans ″Les Lettres Nouvelles″. La postface de l'ouvrage rappelle le rôle moteur qu'a eu Maurice Nadeau dans la rédaction de ces chroniques mensuelles devenues un ″livre-culte″, comme on dit.