Présenté au Festival de Cannes ct dans les salles françaises, le film événement sur les cinq années qui ont mené Nicolas Sarkozy au pouvoir s'est fait en toute discrétion, entre excitation et refus polis. Récit.

En quelques films, RAZ (Rabah Ameur-Zaïmeche) s'est imposé comme un des grand s cinéastes politiques français de la nouvelle génération. Il n'hésite pas à se confronter à des sujets brûlants tels que l'immigration, l'islam, l'identité nationale. Mais RAZ est aussi un poète, un esthète, qui fait du cinéma un de ses sujets. ″Transfuge″ s'est penché de près sur ce réalisateur de la marge.

A y regarder de près, le cinéma français actuel ne croit plus dans la contestation politique. Il oscille entre déploration des luttes passées et apathie, entre nostalgie de mai 68 et la tentation du nihilisme. Analyse.

On était début 2016. Le film "La loi du marché", sorti quelques mois plus tôt, riche d'un succès en salles, voyait son acteur principal, Vincent Lindon, césarisé pour son rôle de chômeur longue durée. Dans le même temps, les Cahiers du cinéma sortaient un dossier sur le vide politique du cinéma hexagonal, en s'appuyant notamment sur le film de Stéphane Brizé et la veine d'un "cinéma social" sans vision politique. Entre l'acteur et le critique, deux visions du cinéma.

En un an, de ″Un Prophète″ à ″Vénus noire″, le cinéma français n'a cessé de mettre en scène des personnages humiliés. Pour quel horizon politique ?

Avec "Un Moment d'égarement", l'ex-prodige Jean-François Richet solde vingt ans d'espoirs révolutionnaires déçus.

Derrière ce titre provocateur et les rires goguenards de la couverture, se dresse le constat alarmant que le cinéma français de fiction fait tout pour se débarrasser de la politique. Il le fait de diverses manières.

Retour sur "La Loi du marché", grand succès critique et public, et "film politique" de l'année.

"Les Cahiers du cinéma" diagnostiquaient récemment un "vide politique du cinéma français". Décorticage.