Heures supplémentaires, indemnités prud'homales, référendums d'entreprise... La ministre du travail propose d'importants changements

Ils ont une vingtaine d'années, travaillent déjà ou sont en recherche d'un contrat. Alors que le projet de loi El Khomri suscite l'inquiétude, tous ne le rejettent pas en bloc.

Le nom de Myriam El Khomri est désormais associé à la réforme sociale la plus contestée du quinquennat. Benjamine du gouvernemnt, la jeune ministre a fait sien le projet de loi travail élaboré par Matignon, dont la version réécrite arrivait, mardi 3 mai, à l'Assemblée nationale.

Entre les frondeurs, les aubrystes et les indécis, c'est son propre camp que le gouvernement devra convaincre de voter le projet de réforme. Une tâche qui s'annonce des plus difficiles...

Le vernis craque à Château-d'Eau, temple parisien de la coiffure afro. Plaintes à répétition, grèves, infractions au code du travail... Derrière les vitrines exotiques prospère une économie parallèle qui exploite les salariés et fait régner l'omerta.

C'est sans doute l'adresse la moins prisée des aspirants ministres. Et pourtant, ils s'y sont tous fait les dents. Aubry, Fillon, Guigou, Bertrand, Sapin, Borloo, Rebsamen... Tous ont un jour été ministre du travail. Annonçant mensuellement les chiffres du chômage. Orchestrant plus ou moins habilement les négociations sociales. Dans un pays aux 5 millions de chômeurs, la tâche est colossale. Surtout si l'on s'y prépare mal. Dernier exemple en date : le projet El Khomri, qui met le pays en émoi.

Si la crise monétaire déclenchée en 2007 a entraîné une augmentation du taux de chômage, ce taux est en France, depuis la fin des années 1970, plus élevé que dans nombre de pays de l'OCDE. Parmi les causes explicatives de cette situation, un débat oppose économistes et juristes concernant le Code du travail. Jean-Denis Combrexelle, dans un rapport remis au Premier ministre en septembre 2015, souligne la complexité que représente aujourd'hui le Code du travail.

Ce dossier se propose de faire le point sur les réformes institutionnelles du marché du travail et sur les divers dispositifs en faveur de l'emploi. Sont ainsi détaillés les principaux instruments mis en oeuvre depuis les années 1980, selon des formes et des modalités qui se sont succédées : politiques d'allègement du coût du travail, contrats aidés cibles sur des publics en difficulté (travaux d'utilité collectives TUC, contrats uniques d'insertion CUI - et emplois d'avenir ; indemnisation du chômage dispositif actuellement en difficile renégociation entre les partenaires sociaux.

Ce texte, très attendu, fixe nottamment un plafond de vingt moi de salaire pour les indemnités prud'homales

François Hollande et Manuel Valls s'apprêtent à servir au Medef la libéralisation du marché de l'emploi sur un plateau. La colère enfle contre la réforme El Khomri.

Avant d'entrer dans le fond du débat sur la loi Travail, prenons acte du fait qu'il est difficile - et qu'il serait peut-être artificiel - de séparer le contenu substantiel de la réforme du sens que lui donnent les acteurs en présence. La manière dont le projet a été dévoilé en février dernier a surpris les observateurs...