Echec scolaire, manque d'intérêt, absentéisme... Chaque année, 120 000 élèves abandonnent leurs études, parfois pour raccrocher quelques années après. Décryptage d'un phénomène qui inquiète l'opinion et agite régulièrement les médias.

Dans le maelström des réformes par soustractions de moyens et de postes qui, aujourd'hui, s'abattent sur l'école, les Rased (réseaux d'aides spécialisées aux élèves en difficulté) sont menacés.

Le 22 septembre 2010, une vingtaine d'organisations, dont le Crap, se mobilisaient autour de l'AFEV pour la troisième journée du refus de l'échec scolaire. Ces quelques extraits des débats denses sur le thème "Souffrances à l'école : agissons ! " pourraient ouvrir à des pistes d'action possibles.

Trente ans plus tard, le ″collège unique″ ne va pas de soi : on croit pouvoir dire que certains ″ne sont pas faits pour ça″ une fois dans le secondaire, et qu'ils seraient bien mieux à ″apprendre un métier″. Comment tenir dans la conviction de l'éducabilité de tous et la recherche de perspectives pour des jeunes rejetés et en rejet de l'école ?

L'uniformisation de la scolarité obligatoire et l'évaluation des élèves par notes et classement ont renforcé l'échec scolaire. Et rien ne semble fait pour y remédier.

Les Rased, qui font appel à des professeurs spécialisés, ont été créés en 1990 pour répondre, de façon spécifique, à la difficulté scolaire que rencontrent certains élèves du primaire.

150 000 jeunes quittent le système scolaire chaque année sans diplôme. Pour les sociologues Marie Duru-Bellat et François Dubet, il est temps de changer cette école française de plus en plus inégalitaire. Adapter les programmes, proposer une véritable mixité sociale pour élever le niveau et donner de l'autonomie aux établissements... De nombreuses pistes sont possibles.

Deux instits ensemble dans la classe... Il fallait oser. A l'école Voltaire de Sevran (Seine-Saint-Denis), on a osé. Formule expérimentale, la méthode est testée dans une trentaine d'autres écoles.

"Pourquoi dites-vous que nos mères sont femmes de ménage ou nos pères gardiens de parking ? Pour qu'on se moque de nous ? Dans un collège de beau quartier, vous n'auriez pas fait ça... !"

Le sociologue Olivier Galland dévoile les vraies causes du profond pessimisme des jeunes français

Comme le rappellent fort justement Michel Godet et Yves Malier dans ce numéro, dans leur forum sur la formation professionnelle et l'apprentissage, la France se situe dans la moyenne haute des Etats européens comptant le plus de jeunes chômeurs : plus de 24 % des actifs âgés de 15-24 ans sont au chômage et ils sont même un sur deux parmi les non-diplômés. Ceci témoigne d'un réel échec du système d'enseignement français à accompagner vers l'emploi une partie de sa jeunesse.