Bouleversant, de bout en bout. Il n'y a pas d'autre mot pour qualifier ce poème visuel, collage de photos, de morceaux de passeport, de bribes de souvenirs, pour faire surgir le fantôme d'une petite fille morte en 1963, à l'âge de 3 ans.

"13 Novembre : Fluctuat nec mergitur", documentaire-événement de Gédéon et Jules Naudet, en ligne sur Netflix à partir du 1er juin, retrace, via une quarantaine de témoignages de rescapés, la chronologie des attentats de Paris.

L'écrivain, cinéaste et chroniqueur prend fait et cause pour les "exilés" dans un documentaire très personnel et un pamphlet virulent en forme de lettre ouverte à Macron. Rencontre.

La documentariste Virginie Linhart a réalisé un film sur la première dame, diffusé en prime time sur France 3 le 13 juin 2018. Elle souligne le contrôle absolu de la présidence sur son image.

Ce sont des "camarades" et des frères d'armes - Rosa, Sorouine, Tamara, Hira, Diljîn - que nous suivons à travers la caméra de Stéphane Breton et son regard d'ethnologue, un regard qui s'attache aux gestes, aux corps, aux paysages, au détail du vernis écaillé sur la crosse d'un fusil ou des perles du foulard d'une combattante. De celles, nous dit-on, que « les islamistes détestent, car s'ils sont tués par elles, ils n'iront pas au paradis ». Les choses sont ainsi posées et l'on sait alors, grâce à cette annonce qui restera la seule intervention du narrateur, de quel côté se situe la peur.

Des décennies durant, entre Bretagne et Vendée, des centaines d'enfants ont subi des violences sexuelles au sein d'institutions religieuses. Plusieurs d'entre eux témoignent de leurs souffrances et de leur combat dans Le Prix d'une vie, un documentaire intense.

Le documentariste américain Frederick Wiseman fait du cinéma à cuisson lente. En filmant durant sept semaines l'univers de la famille de chefs étoilés Troisgros, il a trouvé ses alter ego aux fourneaux. Une rencontre savoureuse.

Arrivé au documentaire, puis à la fiction, un peu par hasard, l'ancien journaliste télé Gilles Perret ne s'est jamais longtemps éloigné des sommets pour construire son oeuvre indignée. Il revient aujourd'hui à la source en filmant ses voisins savoyards.

Une série de Polaroïd tire le portrait des demandeurs de l'aide sociale du Welfare Center de Greenwich Village, à New York, fin 1973. Le claquement et le roulement caractéristiques de l'appareil sont ici très loin des photos de vacances : les mines sont hagardes, les regards perdus, l'épuisement profond. Commence alors une plongée en apnée dans le chaudron du système caritatif et de son cauchemar administratif: trois heures de bouillonnement de détresses et de macération des colères.

Couvert de distinctions à Cannes (prix de la mise en scène dans la section Un certain regard et meilleur documentaire), "La Mère de tous les mensonges" est le premier long métrage d'une documentariste marocaine de 34 ans qui se confronte à la mémoire et aux traumas de son pays en refusant la facilité de l'enregistrement de la réalité.

Après une série de films, courts et longs, tournés dans la communauté des Yéniches qu'il côtoie depuis plus de quinze ans, l'artiste-cinéaste Jean-Charles Hue est parti mouiller sa chemise à Tijuana, à la frontière entre les États-Unis et le Mexique. Laissés-pour-compte, parias et autres desperados forment le lot de ces films, entre documentaire anthropologique et fiction aux élans mystiques. Toujours au bord du gouffre, dans la recherche simultanée de la perdition et de la rédemption, du trivial et du sacré.

"La Machine à écrire et autres sources de tracas" (lire "Cahiers" n° 807), qui sort le 17 avril, complète la trilogie entamée avec "Sur L'Adamant" (2023) et poursuivie avec "Averroès et Rosa Parks", sorti le 20 mars. D'un espace à l'autre, Nicolas Philibert multiplie les points d'écoute et complexifie sa cartographie d'une institution exsangue.