Avec la désastreuse affaire ukrainienne, Vladimir Poutine tente de hisser la Russie à un destin impérial, héritier de la Cité éternelle et de Byzance : celui d’une unité slave et orthodoxe, pas forcément validée par les faits historiques. Des grands-princes de Moscou à Vladimir Poutine, un rêve impérial ne cesse de hanter la Russie. Sommaire. Moscou, le mythe de la nouvelle Rome, introduction. La Russie, un impérialisme très orthodoxe, entretien avec Jean-François Colosimo. Moscou / Kiev, une seule ville pour deux rêves. Ces Cosaques qui créent l’Ukraine. Quatre villes, quatre mondes...

Il y a 180 ans, la dépouille de l'Empereur était accueillie aux Invalides par le roi Louis-Philippe. Une opération rondement menée de communication - et de récupération politique - à l'échelle de la nation.

L’ historien Iouri Dmitriev croupit derrière les barreaux depuis début 2017 en Russie. Son activité d’archéologue des charniers de la Grande Terreur (1937-1938) déplaisait aux autorités : elles l’ont fait arrêter sur des charges fallacieuses - comme l’avaient été ces 1111 fusillés des Solovki dont, en 1997, il a retrouvé les dépouilles enfouies au lieu-dit Sandarmokh, en Carélie. Il n’est que justice de placer en tête de cet article le nom de Iouri Dmitriev.

Dans un article publié par la "Revue historique" en 2011, Jean-François Sirinelli observait que la reviviscence de l’histoire politique au cours des dernières décennies avait été polylocalisée dans ses centres d’impulsion, polymorphe dans ses objets et polyphonique dans ses inclinations historiographiques.

L'enthousiasme que, dans sa préface, Bertrand Tavernier, le plus informé de nos réalisateurs, manifeste pour le livre de l'historienne du cinéma Christine Leteux, on le comprend, on le partage, on désire le communiquer au plus large public possible. Telles sont la richesse et l'impartialité qui nourrissent cette étude de «Continental Films», dont le sous-titre, «Cinéma français sous contrôle allemand», cerne objectivement la nature documentaire.

L'article met en perspective l'année 1917 dans le cadre des grandes crises systémiques de l'histoire russe et du contexte de guerre, de globalisation et de trouble civilisationnel. Il propose la lecture d'une révolution gouvernée par les émotions des masses, puis analyse les grands mythes et les grands malentendus qu'elle a fait naître depuis un siècle.

Ce texte revient sur les effets produits par la disparition des témoins sur l’historiographie de la Shoah. Il interroge la spécificité du « tournant testimonial » en le situant au carrefour de plusieurs temporalités, politiques, archivistiques, historiographiques et biographiques. Au cours de ce passage de témoins à une nouvelle génération de chercheurs et de chercheuses, la relation aux sources est modifiée. Elle évolue vers une routinisation des pratiques sur des terrains longtemps définis par leur exceptionnalité.

Cet article introduit dans l’histoire de la Shoah les documents visuels constitués en Estonie et Lituanie par les cinéastes soviétiques à la fin de la Seconde Guerre mondiale, alors que ces territoires étaient en voie d’annexion par l’URSS. Leur réalisation accompagne la progression de l’Armée rouge et le travail des enquêteurs sur les crimes nazis. L’analyse du recueil et du traitement d’informations par les acteurs filmiques et politiques vise à restituer l’historicité des prises de vue et à en faire des documents à part entière de l’histoire du génocide.

Poursuivant l’engagement de notre revue dans les mobilisations du milieu historien à propos des « archives essentielles », nous publions dans cette rubrique un entretien avec Christine Nougaret, auteure du rapport sur cette question commandé par l’ancien directeur des Archives de France, Hervé Lemoine. Réalisé en septembre 2017 alors que se développaient la polémique et la mobilisation des historiens et des chercheurs, nous en avions repoussé la publication de crainte qu’elle ne soit instrumentalisée.

Longtemps, les milieux universitaires et lettrés allemands ont échappé aux investigations menées sur les crimes de la période nazie : ceux qui n'avaient connu ni l'exil ni les persécutions, protestaient de leur innocence, disant avoir été victimes de la mise au pas forcée. Un nouvel état d'esprit a commencé à se faire jour avec le congrès annuel des germanistes qui s'est tenu à Munich en 1966 – un an après le premier "procès d’Auschwitz" : étudiants et jeunes assistants y appelèrent à inscrire dans leur champ d'étude une réflexion scrupuleuse sur le national-socialisme.