De l'autre côté de la Méditerranée, au Maroc, une jeunesse désespère et ne cherche qu'à fuir une vie rendue étroite. Ils sont nombreux, ceux qui ne peuvent contenir leur obsession de partir, qui nourrissent le rêve d'un ailleurs meilleur. Venus de tout le pays ou de l'Afrique subsaharienne, ils sont candidats à l'embarquement clandestin. On les appelle les "brûleurs" . Ils sont prêts à engouffrer leur espérance dans les eaux du détroit, voire à y mourir. Salim Jay, écrivain marocain résidant en France depuis trois décennies, a choisi de faire entendre des voix de l'émigration clandestine, des voix personnelles et collectives, disant le désir de cette traversée interdite, la peur et le danger du voyage, l'arrivée et la vie désillusionnée sur l'autre rive.

Une enquête sociologique qualitative et réflexive sur les conduites, les attentes et les logiques des sans-papiers qui veulent accéder à une interaction sociale légale. En analysant les récits des itinéraires qu'ils prennent pour régulariser leur situation, l'auteur souligne les enjeux politiques, sociologiques et économiques pour les individus, l'Etat et d'autres acteurs aux intérêts divers.

Plusieurs jeunes sociologues de l'Université de Nanterre réunis dans un collectif analysent les mobilisations politiques des populations sans papiers selon trois axes : la longue histoire des luttes des populations migrantes, l'adaptabilité à la précarité et les formes de résistance.

A. Manson Vigou, originaire d'Afrique francophone, suite à des problèmes dans son pays, s'enfuit pour l'Europe. N'ayant pas obtenu le statut de réfugié, il est incarcéré dans un centre de rétention puis remis en liberté. Ce journal relate avec précision ses démarches, interrogatoires et sa vie de prisonnier, puis sa libération. Il mène actuellement l'existence précaire d'un sans-papiers.

En juin 2023, un navire transportant près de 750 migrants coule au large du Péloponnèse faisant plusieurs centaines de morts. Quelques jours plus tôt, le Conseil des ministres de l'Union européenne parvenait à un accord sur les principaux volets d'un nouveau Pacte sur la migration et l'asile, s'inspirant des dispositifs testés dans les îles de la mer Égée, considérées ici comme de véritables laboratoires de l'Union. L'ouvrage adopte une approche critique visant à dépasser la rhétorique officielle des autorités européennes qui masque la vocation réelle d'une politique sécuritaire de contrôle et d'exclusion des étrangers. Il met ainsi en lumière le changement de paradigme qui a conduit à une institutionnalisation de l'enfermement des migrants aux frontières de l'Union. À partir d'exemples tirés de l'actualité juridique, une série d'encadrés pointent les convergences entre la politique migratoire européenne et celle de la France. Giulia Gelot est juriste et militante engagée pour la défense des droits humains. Danièle Lochak est professeure émérite en droit public de l'université Paris Nanterre, Membre et ancienne présidente du Gisti (Groupe d'information et de soutien des immigré·es).