Longtemps vitrine du néolibéralisme, le Chili n’en finit pas de décevoir ses admirateurs d’antan : en quelques années, ce champion des inégalités a renoué avec les mobilisations populaires, a élu un président de gauche et s’est engagé dans un processus de rédaction d’une nouvelle Constitution, afin de remplacer un texte issu de la dictature. Ainsi, la déception des uns suscite l’enthousiasme des autres.

Lorsque les médias sont aussi concentrés qu’au Chili, organiser un référendum sans réformer le secteur revient à élever les patrons de presse au rang de grands électeurs. Mais ce phénomène suffit-il à élucider le rejet, en septembre dernier, d’un projet de nouvelle Constitution ? Ou existe-t-il d’autres raisons pour expliquer que le peuple ne vote pas toujours comme les progressistes le souhaiteraient.

En un an, les Chiliens ont refusé deux propositions de nouvelles Constitutions en totale opposition. Cet exercice du référendum constitutionnel a-t-il été vain ? Il témoigne en tout cas d’une démocratie qui se cherche encore. Reportage.

Grâce à sa victoire imprévue au second tour, l’union des gauches affiche de grandes ambitions. Elle doit désormais s’accorder pour former une majorité solide sans tomber dans le piège des compromissions. Sommaire. Le Nouveau Front populaire s'imagine au pouvoir. La constituante : un défi politique, une nécessité démocratique. « On est peut-être à l’aube d’une révision constitutionnelle majeure ». « Désormais tout commence ».

Un an après le début d'un gigantesque mouvement citoyen qui a ébranlé la société tout entière, le Chili est appelé aux urnes le 25 octobre pour un référendum. L'enjeu ? Remplacer la Constitution issue de la dictature militaire et faire enfin entrer le pays dans une nouvelle ère, explique l'écrivain Alejandro Zambra.

Selon l'historien Patrick Weil, l'excès de présidentialisme bloque la "régulation des débats et des conflits". Et les oppositions devraient engager sans attendre un travail pour rééquilibrer la Constitution.

Plus personne n'en doute : notre vie politique doit être réformée, sous peine de voir s'éteindre complétement l'envie de démocratie. Comment faire ? Faut-il écrire une nouvelle Constitution ? Réformer celle que nous avons ? Hélène Landemore, professeure de science politique et Benjamin Morel, juriste ont accepté d'en débattre.

Face au blocage démocratique du pays depuis la dissolution de l'Assemblée nationale en juin 2024, Carolina Cerda-Guzman, spécialiste de droit constitutionnel, ne voit qu'une issue : « sortir de la Ve République ».

Le texte de la Convention constitutionnelle est soumis à référendum le 4 septembre. Pour l’heure, les sondages indiquent un rejet du projet soutenu par le nouveau gouvernement de gauche.

Situation sécuritaire et humanitaire dans l'Est, projet de modification de la Constitution, pouvoir d'achat ... Un an après l'investiture de Félix Tshisekedi pour un second quinquennat, les sujets d'inquiétude sont nombreux. Malgré tout, le pays affiche une croissance solide et cherche à se réinventer. Sommaire. Ter repetita. Felix Tshisekedi et la sensation du troisième mandat. Patrick Muyaya, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement : "Tout le monde voulait ce débat sur la Constitution". L'Église catholique, apôtre de la contestation ?