"Je n'arrive toujours pas à réaliser ce qui s'est passé, à quel moment avons-nous failli ?" Vendredi 26 octobre, lors d'une interview accordée à la chaîne "Habertürk", la fiancée turque de Jamal Khashoggi, assassiné dans l'enceinte du consulat saoudien à Istanbul le 2 octobre, s'interroge.

Le Prix Nobel de littérature publie son nouveau roman, "La femme aux cheveux roux" (Gallimard). En exclusivité, il s'est confié au "Point".

Ankara a attendu le départ des troupes américaines pour envahir la zone contrôlée par les Kurdes.

Dans la capitale économique et culturelle de la Turquie, le président a fait annuler les élections municipales remportées par l'opposition. Un nouveau scrutin a lieu le 23 juin 2019. Un défi de taille pour le camp du pouvoir.

Ils se méfiaient de la Grèce, l’ennemi héréditaire qu’ils avaient appris à haïr dans les leçons d’histoire. C’est pourtant à Thessalonique, dans le nord du pays, que ces Turcs ont trouvé refuge. Accusés d’avoir pris part au coup d’état manqué de 2016, Kurdes ou militants de gauche, ils ont fui le régime d’Erdogan. Bien accueillis par les habitants, ils découvrent une culture proche de la leur. Mais restent à la merci des tractations entre Athènes et Ankara.

Le recours aux drones de combat n’est plus seulement l’apanage des Etats-Unis. La Turquie, qui a développé sa propre technologie, est devenue l’un des plus gros utilisateurs de ces armes, y compris sur son propre territoire et contre ses citoyens. Elle symbolise l’entrée dans l’ère de la prolifération.

En annonçant le 6 octobre 2019 le retrait des troupes américaines de Syrie, Donald Trump a donné son feu vert à une offensive turque contre les Kurdes du nord de la Syrie. Ceux-là mêmes, souligne le "New York Times", qui luttent contre Daech.

L’invasion turque du Kurdistan syrien a semé le chaos dans une des rares régions stables du Moyen- Orient. Au bilan humain désastreux – des dizaines de morts, une centaine de milliers de déplacés –, s’ajoute la fin du rêve d’autonomie des Kurdes, trahis par un Donald Trump indécent. Et ce ne sont pas les menaces de sanctions qui devraient infléchir le président turc, qui a su recréer l’union nationale autour de lui. Les vrais vainqueurs de cette invasion ? Bachar El-Assad, auquel les Kurdes syriens ont dû faire allégeance, et Vladimir Poutine, plus que jamais maître du Moyen-Orient.

Les blessures de plusieurs patients kurdes soignés dans des hôpitaux de fortune suggèrent que l’armée turque a recours au phosphore blanc. Les Nations unies ont ouvert une enquête.

Grand reporter indépendant et auteur de plusieurs ouvrages sur la région, Olivier Piot analyse le jeu des puissances au nord de la Syrie depuis l’offensive turque.

Il y a chez Erdogan quelque chose du sultan pyromane. Profitant du retrait américain, le chef d'Etat turc a lancé son armée, associée à des combattants islamistes, à l'assaut des Kurdes de Syrie. Les répercussions sont innombrables. D'autant que ces derniers détiennent 12 000 djihadistes dont 2 000 volontaires étrangers...

L’écrivain turc Ahmet Altan, libéré brièvement avant d’être emprisonné de nouveau, évoque l’arbitraire d’une justice aux mains du pouvoir.