Au moment où le fossé se creuse entre l'Occident et le monde arabo-musulman, l'Union tourne le dos au seul pays capable de les rapprocher...

Trois pays - dont l'Allemagne et la France - se montrent farouchement hostiles à l'adhésion d'Ankara. Les vingt-quatre autres Etats membres y sont favorables. Pour des raisons bien différentes

Malgré le refus turc d'ouvrir totalement ports et aéroports au trafic chypriote grec, les négociations d'adhésion ne sont pas gelées. Mais, vue d'Athènes, la valse-hésitation entre les Vingt-Cinq et Ankara n'est pas terminée.

Fin décembre 2010, le romancier turc Orhan Pamuk disait son désenchantement à l'égard du Vieux Continent, longtemps érigé en modèle dans son pays. Un texte plus actuel que jamais, à l'heure où la Grèce prévoit de construire une clôture à sa frontière avec la Turquie.

Le président français propose à Erdogan un "partenariat" avec Bruxelles pour en finir avec "l'hypocrisie".

La Turquie est-elle une puissance émergente ? A quoi correspond le néo-ottomanisme de son gouvernement ? L'opinion publique turque a-t-elle fini par rejeter le projet d'intégration à l'Union européenne ? Autant de questions qui traduisent la perplexité des observateurs face à la mutation de la situation géopolitique turque.

Est dit « d'origine sûr » tout pays offrant une protection des réfugiés conforme aux conventions de Genève. La Commission européenne les définit, à travers une directive, comme tout pays où la persécution, la torture, les peines ou traitements inhumains ne sont jamais perpétrés et où aucune menace de violence liée à un conflit interne ou international ne pèse sur la population.

Moscou et Ankara affichent leur réconciliation, mais des divergences perdurent entre les deux pays. A Bruxelles et à Washington, la réaction au putsch contre Erdogan a été frileuse, mais les négociations d'adhésion à l'UE doivent se poursuivre, recommande l'Allemagne.

La Turquie a-t-elle une histoire européenne ? La question a été débattue avec passion à l'occasion de l'élargissement de l'Union européenne, en décembre 2002. Pour y répondre, Gilles Veinstein, spécialiste du monde turc, remonte ici dans le temps.