En 2012, Balak, Michaël Sanlaville et Bastien Vivès se lancent un défi : réaliser vingt planches de bande dessinée par semaine, à la manière des studios japonais. Pour tenir le rythme, ces stakhanovistes se répartissent les tâches. Bastien Vivès réalise une première version du scénario, qui est discutée avec Balak et Michaël Sanlaville. Balak s'occupe ensuite du story-board. puis les deux autres compères se répartissent les planches à dessiner, avant de se les échanger pour les derniers réglages.

Quand paraît le premier numéro du magazine "Pilote", en 1959, ce n'est pas sur un héros gaulois bagarreur qui deviendra plus tard célèbre que misent ses éditeurs. Outre la série "Barbe-Rouge", une grande partie des espoirs de l'équipe de l'hebdomadaire se portent en effet sur un duo de pilotes de chasse : Tanguy et laverdure. C'est alors Jean-Michel Charlier [scénario] et Albert Uderzo [dessin] qui sont aux manettes de cette bande dessinée venue concurrencer deux autres sagas aéronautiques emblématiques du 9ème art : "Buck Danny" et "Dan Cooper".

Nouveau venu sur la scène bande dessinée, Thomas Baas signe une très belle adaptation du roman jeunesse "Lettres d'amour de 0 à 10", de l'Américaine Susie Morgenstern [L'école des loisirs]. Illustrateur et affichiste, ce Strasbourgeois d'origine - Parisien d'adoption depuis dix-huit ans - a déjà publié plusieurs dizaines d'ouvrages dédiés à la jeunesse chez Actes Sud, Père Castor, Sarbacane, Nathan ou encore Albin Michel. Avec "Lettres d'amour de 0 à 10", il réalise, à 44 ans, son tout premier album de bande dessinée.

En juillet 2019, Robert Kirkman prend tout le monde de court en annonçant que l'épisode #193 de Walking Oeadsera également le dernier. Craignant de "rallonger la sauce", le scénariste préfère mettre un point final à plus de quinze années de travail autour d'un comics dont la force d'attraction a depuis longtemps dépassé le seul cadre de la bande dessinée. Séries télévisées, jeux vidéo et bientôt longs-métrages : "Walking Dead" est un phénomène éditorial comme l'industrie du divertissement aimerait évidemment en connaître plus.

Après "Stupor mundi", qui raconte avec poésie et virtuosité la création de la première chambre obscure au XIIIe siècle, Néjib explore désormais le Paris du Second Empire dans la trilogie "Swan", dont le second volet sort début février. On y suit les tribulations de Scottie et de Swan, fraîchement débarqués de New York avec une idée en tête : intégrer les Beaux-Arts de Paris. Si le premier atteint le Graal, il ne parvient pas à s'acclimater, et entre dans une période de doutes.

Fan de la première heure des oeuvres de Rumiko Takahashl, l'autrice Elsa Brants doit certainement en grande partie sa carrière dans le manga à la créatrice d'"Urusei Yatsura", "Ranma 1/2", "Maison Ikkoku", ou plus récemment "Rinne". Durablement marquée par les anime japonais de son enfance, Elsa Brants achète ses premiers mangas en version originale non sous-titrée - des livres de Takahashi, cela va de soi -, avant de se lancer elle-même dans le grand bain. Elle est notamment à l'origine de la série "Save me Pythie", de même que de "Par le pouvoir des dessins animés", parus chez Kana.

Durant la Seconde Guerre mondiale, Irena Sendlerowa (1910-2008) et son réseau réussissent à sauver deux mille cinq cents enfants juifs du ghetto de Varsovie. Après la liquidation de ce dernier, la jeune femme se rapproche de l'Armia Krajowa, qui prépare alors en secret une insurrection dans la capitale polonaise. Arrêtée par la Gestapo en octobre 1943, torturée, Irena est condamnée à mort. Mais son bourreau, corrompu par l'armée secrète polonaise, l'épargne in extremis. Durant l'insurrection de Varsovie, à l'été 1944, Irena soigne des blessés.

Connu pour être le créateur de "Wonder Woman", William Moulton Marston (1893-1947) était également un ardent défenseur des comics, auxquels il accordait de grandes vertus. A l'opposé, le psychiatre Fredric Wertham (1895-1981) est devenu célèbre pour avoir été indirectement à l'origine de la création de la Comics Code Authority, organe de censure mis en place en 1954. Les deux hommes avaient le même âge, ont vécu à la même époque, évoluaient dans les mêmes milieux, et s 'intéressaient tous deux aux comics.

Librement inspirée par les contes populaires, le folklore scandinave ou encore les "Moomins", "Hilda" fusionne des éléments fantastiques et un décor plus réaliste, essentiellement emprunté au monde occidental. Si la série est plutôt à destination de la jeunesse, ses multiples niveaux de lecture, de même que ses grandes qualités graphiques, en font tout simplement une superbe bande dessinée tout public, à mettre entre toutes les mains.

En 2011, dans le contexte du Printemps arabe, un soulèvement populaire réclame plus de démocratie en Syrie. Le régime de Bachar el-Assad réprime brutalement ces manifestations pacifiques, transformant inéluctablement la contestation en véritable guerre civile. Originaire d'un quartier de Damas plutôt proche de la rébellion. Hakim décide de partir pour le Liban, d'où il espère pouvoir envoyer de l'argent à sa famille.

Que se passerait-il si cinq adolescents détenaient le savoir absolu ? C'est la question que se posent Dugomier et Renata Castellani dans une nouvelle série jeunesse intitulée "Les Omniscients". Natifs de New York, Ambèr, James, Albert, Jessica et Diego se réveillent un matin avec des acouphènes, mais aussi un accès illimité à la connaissance. Un don qui va littéralement bouleverser leur existence, et les pousser à se rassembler pour mieux se défendre.

Trente ans après le lancement d'Akira en France, le manga fait plus que jamais partie de l'équation économique du secteur de la bande dessinée. Afin d'accompagner un lectorat mûrissant, biberonné aux shonen et aux shojo, les éditions Kana lancent une nouvelle collection à destination des 20-30 ans. Baptisée Life, elle propose des titres répondant aux préoccupations et aux interrogations d'une génération qui a grandi avec les mangas, mais qui arrive à un âge où elle a tendance à s'en détourner, faute d'offre adaptée.

S'il est essentiellement connu au début de sa carrière pour son travail de coloriste [un parcours similaire à celui d'Hubert, voir "dBD" n.142], Dawid se fait remarquer en tant que dessinateur avec la parution en 2014 de "La Belle et la Bête" dans la collection Pouss' de Bamboo. La même année, il publie aux éditions de la Gouttière "Passe-Passe", une bande dessinée muette scénarisée par Delphine Cuveele. Et c'est en 2015 que débute l'aventure "SuperS" aux côtés de Frédéric Maupomé.

En avril 2000, les rayonnages des librairies francophones accueillent le premier manga portant le logo Pika Editions. Vingt ans plus tard, la structure est devenue l'un des leaders du marché de la bande dessinée nippone, qui connaît à l'heure actuelle une nouvelle période de croissance. Rachetée par Hachette en 2007, elle a par la suite intégré d'autres entités, comme Nobi-Nobi ou H2T, afin d'élargir son offre et conserver sa place dans un secteur toujours plus concurrentiel. A l'occasion des 20 ans de Pika, retour sur les événements marquants de l'histoire de cette maison d'édition.

Alors que l'on célèbre cette année les cinq cents ans de la mort de Léonard de Vinci, son alter ego de papier, plus créatif que jamais, s'est lui aussi invité à la fête. Créés par Turk et de Groot il y a plus de quarante ans, Léonard et son fidèle disciple - paix à son âme torturée - reviennent en grande forme pour le tome 50 de leurs expérimentations. C'est désormais Zidrou qui oeuvre aux côtés de Turk. Et les deux auteurs ont visiblement été particulièrement inspirés par cette date anniversaire.

Après Winsor McCay en 2017, c'est un autre Américain qui sera cette année la tête d'affiche de la 9e Biennale du 9e art, à Cherbourg-en-Cotentin. Père de "Captain America", des "Quatre Fantastiques", de "Thor" ou encore des "X-Men", il a révolutionné l'art du "comic book" et imposé un style. Ce créateur génial, c'est bien sûr Jack Kirby.

En vingt ans, Japan Expo est devenu le premier événement consacré à la culture et aux loisirs japonais en Europe. Pour son vingtième anniversaire, ce rendez-vous désormais incontournable pour tout nippophile qui se respecte a voulu faire les choses en grand, avec trois invités d'honneur prestigieux : Leiji Matsumoto ("Albator"), Gô Nagai ("Goldorak") et Yoshiyuki Tomino ("Mobile Suit Gundam"). L'occasion unique d'aller écouter ces légendes du manga et de l'animation parler de leurs créations.

Philippine Lomar est encore adolescente, mais elle exerce déjà le métier de ses rêves : détective privée. La jeune fille a cela dans le sang, et puis c'est tout... Après s'être frottée à une bande de racketteurs, avoir sauvé une gamine d'un amour toxique et démasqué un réseau de pollueurs des rivières, Philippine doit désormais faire face à un mal plus sournois : les violences conjugales.

En 1989, Jacques Glénat effectue un voyage au Japon. A son retour, il ne le sait pas encore - sans aucun doute l'espère-t-il-, mais il a dans ses bagages un récit qui va bouleverser le milieu de la bande dessinée franco-belge. "Akira", le chef-d 'oeuvre de Katsuhiro Otomo, marque les véritables débuts de l'aventure éditoriale du manga en France et, par la suite, dans une bonne partie de l'Europe. Petit retour en arrière, à l'occasion des 30 ans d'"Akira" dans l'Hexagone et de la publication d'une version définitive de la saga.

Le 19 septembre 1940, Witold Pilecki, alias Tomasz Seraflnski, se laisse volontairement arrêter lors d'une rafle à Varsovie. La mission de cet officier de cavalerie, membre de la Tajna Armia Polska (l'Armée secrète polonaise), est d'infiltrer le camp de concentration d'Auschwitz, d'y organiser un réseau de résistance, de collecter des renseignements et d'organiser un soulèvement. A l'époque, Birkenau n'existe pas encore et la conférence de Wannsee n'a pas eu lieu.

Tandis que les commémorations du 80e anniversaire du déclenchement de la Seconde Guerre mondiale approchent, les éditions Grand Angle ont lancé une collection consacrée aux compagnons de la Libération. Alors que le pays s'enfonçait dangereusement sur la voie de la Collaboration, ces 1 038 personnes - dont bon nombre comptent parmi les premières à avoir répondu à l'appel du général de Gaulle - ont contribué, au cours du conflit, à laver l'honneur de la France, parfois au prix de leur vie.

Après "Florida", paru en 2018, Jean Dytar s'offre une petite récréation en réalisant une bande dessinée jeunesse dans le cadre de la collection créée depuis peu par les éditions Delcourt et le Louvre. Dans une habile inversion des points de vue, il donne la parole aux oeuvres devant lesquelles les visiteurs ne font que passer. Une fable pertinente sur les notions de visibilité et de célébrité, et une critique subtile de la société de consommation.

Après ses premiers pas dans un monde où il semblait représenter l'espoir pour tout un peuple de naufragés (tome 1), après les affrontements sanglants qui ont décimé les siens (tome 2), nous retrouvons le personnage de Mandor pour le troisième et dernier volet de la série "Ter". Bien que plus proche que jamais de la vérité, le jeune homme n'est plus que l'ombre de lui-même et sombre dans le doute. Rodolphe conclut "Ter" en laissant le lecteur à la fois plein d'appréhension et d'espoir.

En 2009, l'équipe des Rendez-Vous de la bande dessinée d'Amiens décide, après vingt-deux éditions couronnées de succès, d'associer au festival un département éditorial qui se consacrera à la bande dessinée jeunesse. Une démarche très largement encouragée à l'époque par des auteurs dont le secteur était un peu l'oublié de l'euphorie des années 2000. Dix ans plus tard, les éditions de la Gouttière sont devenues une référence en matière de BD destinées aux enfants et aux adolescents.

Le pari n'était pas gagné d'avance. Des robots géants dans un thriller en BD, sur fond de grandeur perdue de la France, cela ne s'était encore jamais lu. Quant à voir des auteurs aux influences a priori très différentes - dont les bibliographies sont parfois aux antipodes les unes des autres - unir leurs forces pour porter ce récit-fleuve, cela revenait pour ainsi dire à poursuivre une nouvelle chimère. À l'initiative de ce projet fou, Fabien Vehlmann n'en avait alors certainement pas besoin. L'idée a mis du temps à prendre forme - plus de dix ans.

Retour sur les drames et les joies des familles que la guerre emporte dans son sillage.

B-gnet a un humour bien à lui, et c'est ce qui fait son charme.

En 1938, le scénariste Jerry Siegel et le dessinateur Joe Shuster donnent naissance à un nouveau personnage : Superman. Ils ne le savent pas encore, mais ils viennent non seulement de créer un genre - le comic de super-héros-, mais également une future figure mythique de la pop culture, dont l'influence dépasse depuis longtemps le microcosme de la bande dessinée internationale. Symbole de la perfection au masculin, héraut d'une Amérique triomphante, Superman incarne aussi l'âge d'or des comics, qui s'étale de 1938 à 1954, année de la création de la Comics Code Authority.

"Billy Brouillard" n'est-elle pas LA série jeunesse qu'il faut absolument lire ?

Les éditions Gallimard viennent de publier la suite de "5 mondes", une fable spatiale écolo et humaniste dans laquelle une poignée de jeunes héros vont tenter de sauver leurs planètes en y rallumant cinq phares éteints depuis plus d'un millénaire. Une aventure interplanétaire aux innombrables rebondissements, qui se veut aussi une critique ingénieuse et constructive de notre société de consommation et de ses dérives.