Douarnenez (Finistère), l'hiver 1924. Dans les vingt conserveries de sardines, deux mille « filles d'usine » œuvrent nuit et jour, au gré des arrivages, à emboîter au plus vite ce poisson fragile. Elles sont là entre dix et quatorze heures d'affilée pour une paye minuscule versée par des industriels – dont même le ministre du Travail dit qu'ils sont « des brutes et des sauvages ». Le 21 novembre, un patron refuse de recevoir des ouvrières exténuées. Les femmes de toutes les « fritures » descendent dans la rue. Le maire de la ville, un communiste, est à leurs côtés, et les marins-pêcheurs – leurs maris – aussi. Bientôt, toute la France suit dans les journaux le détail de cette « grève de la misère » devenue un feuilleton national. La solidarité s'organise. Le patronat aussi. Des mercenaires armés arrivent de Paris. Les Penn sardin auraient dû perdre ; la pauvreté leur commandait chaque jour de reprendre le travail. Après plus de six semaines à battre le pavé en sabots, elles ont pourtant gagné. Récit d'une grève victorieuse.

A l'aide de témoignages de femmes engagées, l'auteure revient sur la condition des ouvrières ayant commencé à travailler après mai 1968. Grâce à leurs combats, de nouvelles lois ont révolutionné le travail et, plus largement, la société. Reconnues comme salariées et non plus comme des subalternes, elles ont donné sa noblesse au travail en usine et ont changé le fonctionnement syndical. Electre 2015

Fondée sur une enquête menée auprès d'une structure territoriale de la CGT, une analyse du travail syndical d'organisation et d'apprentissage de la grève dans les secteurs professionnels qui y sont peu habitués, tels que le commerce et les services. L'ensemble éclaire la façon dont se reconfigurent les recours à la grève à l'heure de la transformation du capitalisme français. ©Electre 2024