La vie de ce préfet romain, célèbre pour avoir condamné Jésus, reste mystérieuse. Hormis sa formule « Ecce homo », que sait-on de lui ?

Le Collège de France vient de créer la chaire permanente Histoire et archéologie des mondes africains. Une chaire dédiée à l’histoire de l’Afrique, c’est une première pour l’institution. Et une belle opportunité pour son titulaire, François-Xavier Fauvelle, spécialiste reconnu, de lutter contre le déni d’historicité envers ce continent.

Depuis six décennies, les photographies provenant de l’« album d’Auschwitz » occupent une place centrale dans les représentations d’Auschwitz, de son fonctionnement et de la Solution finale dans son ensemble. Pourtant, les questions concernant cette source documentaire, devenue iconique, ne manquent pas. De cet ensemble on ignore tout : pour quelles raisons a-t-il été réalisé, par qui et pour qui ? Que donnent à voir ces 197 photographies prises au printemps 1944 lors de la déportation des juifs de Hongrie ?

Que sont les documents de la collection du Service international de recherches, plus connue sous son appellation anglaise International Tracing Service (ITS) ? Un butin de guerre, une compilation des demandes d’aide à l’immigration après la guerre, des rapports et enquêtes des Alliés, des récits de déportés, des lettres des entreprises utilisant des travailleurs forcés, des procès de criminels de guerre, un service de recherche créé dès l’immédiate après-guerre, tout cela à la fois et tant d’autres choses encore.

Poursuivant l’engagement de notre revue dans les mobilisations du milieu historien à propos des « archives essentielles », nous publions dans cette rubrique un entretien avec Christine Nougaret, auteure du rapport sur cette question commandé par l’ancien directeur des Archives de France, Hervé Lemoine. Réalisé en septembre 2017 alors que se développaient la polémique et la mobilisation des historiens et des chercheurs, nous en avions repoussé la publication de crainte qu’elle ne soit instrumentalisée.

Les penseuses deviennent plus nombreuses ; des filiations se créent. La célèbre Simone de Beauvoir reconnaît avoir été inspirée par une des premières docteures en philosophie, Léontine Zanta : son parcours lui a montré qu'une femme pouvait parvenir à un tel niveau. Les sciences humaines se structurent en différentes disciplines, et des femmes s'y illustrent. Dès la première moitié du 20e siècle, la percée est visible dans les sciences de l'enfant, en psychanalyse notamment, en anthropologie également. Des penseuses émergent aussi en économie, en sociologie, en histoire...

Comme les soldats de tous les temps, en ce qui concerne les légionnaires romains, la question du combat a été occultée par la recherche universitaire jusqu'à la fin des années 1980. Dans le sujet qui est abordé ici, elle est rendue encore plus difficile par la rareté des documents (objets archéologiques, représentations, etc.).

Le président de la République a annoncé une « refondation » de l’enseignement de l’histoire, dans lequel la chronologie reviendrait en force. Mais a-t-elle vraiment jamais disparu des programmes ?

C'est la tendance du moment : l'exercice de la "biographie littéraire" (ou romancée) écrite à la première personne. De Ivan Jablonka se choisissant J.-J. Goldman comme "sujet collectif" à Julie Héraclès réécrivant avantageusement l'histoire de la "tondue de Chartres", que disent ces récits hautement subjectifs de notre rapport à la vérité et à l'histoire ?

L’hérésie médiévale est au centre d’un vaste débat historiographique de portée internationale déclenché il y a vingt ans, lorsque des publications françaises ont posé des questions brûlantes : l’hérésie médiévale a-t‑elle pu parfois être inventée par les hommes du Moyen Age ? L’étendue des déviances doctrinales médiévales a-t‑elle pu être surestimée par les historiens qui l’ont étudiée ?

Louis du Périer, bibliophile bien connu des spécialistes des manuscrits enluminés du XVe siècle, est souvent présenté comme provençal du fait de son office de visiteur des gabelles à sel de Provence et de l’installation en Provence de sa descendance parmi laquelle on trouve le François du Périer à qui Malherbe adressa sa célèbre Consolation. Cet article vient montrer au contraire son ancrage lyonnais. Grâce aux archives lyonnaises, on peut ainsi retracer sa carrière dans la vie politique lyonnaise entre 1484 et 1503.

Cet article vise à explorer les raisons de la faible connexion entre l’historiographie religieuse et l’histoire globale dans les recherches portant sur les périodes allant de la fin du XVIIIe siècle à nos jours (regroupées en France sous le terme d’« époque contemporaine »). D’un côté l’histoire globale, qui s’est structurée à partir des sciences économiques et politiques, semble peu intéressée par les faits religieux, jugés peu explicatifs des phases les plus récentes de la globalisation.