A l’heure où la relocalisation est devenue une thématique politique majeure, la France entend réinventer son secteur industriel, en crise. Mais ce quotidien britannique a des doutes.

Doit-on opposer raison économique et urgence écologique? Produire moins signifie-t-il nécessairement travailler moins pour gagner moins? Oui, arguent les tenants d'un modèle productiviste et court-termiste, incapables de penser le monde autrement qu'en parts de marché et gains de productivité. Non, répondent ceux qui imaginent et mettent déjà en application les moyens de sortir l'économie de son ornière croissantiste.

A cause d'une double dépendance : au gaz russe, sur le front énergétique, mais aussi à l'économie chinoise, sur le plan industriel, l'Allemagne paie aujourd'hui sa stratégie du cavalier seul en Europe. Sommaire. Le modèle bientôt kaputt ? Pénurie de gaz russe : c'est grave, doktor ? L'eldorado chinois, un vieux rêve.

L'accord signé par Nokia avec l'État français pour mettre la main sur Alcatel-Lucent en 2015 ne comportait aucune obligation quantitative relative au maintien de l'emploi sur le territoire. Emmanuel Macron, alors ministre de l'Économie, a donné son feu vert à ce rachat en échange de vagues promesses. "Marianne" dévoile lettres d'engagement de l'époque.

Yaoundé veut soutenir un secteur touché de plein fouet par la chute des cours mondiaux. Mais le pays, sur le point de conclure un accord d'aide avec le FMI, va devoir marcher sur des oeufs.

Au printemps 2017, l'Etat français a réaffirmé sa volonté de soutenir financièrement et plus activement encore les entreprises, et notamment les petites et moyennes entreprises, qui décideront de moderniser leur outil de production au cours de l'année. Un moyen d'amplifier la politique gouvernementale en faveur de la compétitivité du tissu industriel menée depuis quelques années via le plan Industrie du futur. Objectif : plus de 4000 entreprises aidées d'ici la fin de l'année 2017.

Les champions européens voulus par Macron ne sont pas pour demain.

Touché de plein fouet par la chute des cours de l'or noir, le pays s'évertue à diversifier son économie. Si les raisons d'être optimiste sont nombreuses, le chemin pour sortir du marasme s'annonce encore long. En complément, l'éclairage du Ministre de l'Economie, d la Prospective et de la Programmation du développement, Régis Immongault Tatangani.

A coups de subventions publiques ultragénéreuses, le pays du pétrole est devenu le champion mondial de la voiture verte. Mais, aujourd'hui, la pérennité du modèle est remise en question.

Même si les élites ont renoncé à l'aider et à la protéger, la production tricolore est indispensable au développement de l'emploi, de la recherche, du pouvoir d'achat... Le combat pour la réindustrialisation du pays continue. Et "Marianne" le soutient. Sommaire. Le "Made in France" peut sauver... la France ! Le Land, l'arme stratégique de l'Allemagne. En Alsace, refaire du lin, c'est refaire du lien. Luciano Biondo, adepte de la voie de Toyota. Entreprise textile recherche ouvrières, pas désespérément. Retraités de la politique, pas du MIF. L'usine 4.0 de Sunna Design.

Roubaix (Nord) est considérée comme la ville la plus pauvre de France. Une réputation peu envieuse, due en grande partie à l'effondrement industriel subi à partir des années 1970, lorsque les entreprises de production, notamment textile, ont délocalisé leurs ateliers dans d'autres régions du monde, où la main d'oeuvre coûtait moins cher. Depuis, Roubaix a l'image d'une ville représentative du déclin social et économique qui a pu toucher des centaines de villes en France à la fin du 20ème siècle. Mais Roubaix ne veut pas rester dans cette position.

L'ancien haut-commissaire à l'énergie atomique alerte sur l'avenir de ce « fleuron » de l'industrie française, aujourd'hui victime de l'idéologie comme du déclin de l'Etat stratège.