Les perspectives de la santé numérique apparaissent déjà comme incommensurables. En 2019, les recherches menées prouvent que l'intelligence artificielle bat l'humain dans les diagnostics médicaux et les GAFA sont à la manœuvre pour s'imposer sur le marché de l’e-santé, à l'instar d'Amazon qui entend transformer son assistant vocal Alexa en majordome médical capable d’identifier des problèmes physiques ou émotionnels au travers de la voix. Ces géants du numérique se partagent le marché avec les multinationales plus traditionnelles telles que Samsung, IBM ou Microsoft. Le potentiel est énorme.

Enseignement à distance, télémédecine, commerce en ligne généralisé, et même outil de mobilisation citoyenne... Le "New Deal numérique" fourni par les géants de la Silicon Valley et largement expérimenté pendant la pandémie devrait durablement s’installer dans nos vies. Au risque de menacer profondément nos démocraties ? C’est le point de vue de l’essayiste canadienne Naomi Klein. Elle ne remet pas en question l’utilité de ces outils numériques, mais incite à refuser la dystopie high-tech qui nous est proposée et à ne pas donner les pleins pouvoirs aux Gafam.

Depuis le début de la crise du coronavirus, le recours à la télémédecine a explosé. A tel point qu'Olivier Véran, ministre de la Santé, y voit un possible remède miracle pour mettre fin aux déserts médicaux. Au grand dam des acteurs locaux.

En plus d'un siècle d'existence, jamais la psychanalyse n'avait été confrontée à un tel défi. Pendant le confinement, de nombreux psys se sont résolus à mener leurs séances par téléphone ou en visio.

Mis à mal par les effets de la pandémie de Covid-19qui a impacté la France dés le printemps dernier, notre système de santé à dû se redéployer en profondeur. Sur tous les terrains de soins, les infirmiers les cadres, les étudiants se sont adaptés, faisant preuve de créativité, d'empathie, de courage et de force pour prendre en charge, en équipe pluriprofessionnelle, les patients atteints d'une maladie inconnue et effrayante, sans délaisser les autres. Des solidarités remarquables se sont exprimées entre services, régions, professions et avec la population.

Le nombre de téléconsultations a explosé en 2020. Un virage lourd d'enjeux pour notre système de santé, la qualité des soins et la protection des données.

En France, avec les confinements successifs, les soins non urgents ont été reportés ou annulés. La pandémie due à la Covid-19 a impacté le suivi des malades chroniques. Les équipes médico-soignantes ont fait preuve de créativité pour adapter les programmes d'éducation thérapeutique du patient (ETP) autorisés par les agences régionales de santé. L'ETP est une pratique fondée sur la médecine, la pédagogie de la santé et les sciences humaines et sociales. L'e-ETP a permis aux patients de continuer à devenir acteurs de leur santé.

A la faveur des confinements successifs et de l'évolution continue des technologies, la médecine connectée se développe à la vitesse grand V Que faut-il espérer ? Que faut-il craindre ?

Les ordinateurs vont bientôt suggérer des diagnostics. Effarant ? Non, utile.

Depuis un peu plus d'un an, l'Assurance maladie rembourse les consultations réalisées par écran interposé. Mais le succès n'est pas au rendez-vous. En cause, une réglementation contraignante et une certaine résistance des professionnels de santé.

Les applications pour smartphones pullulent sur le marché et promettent de soigner un large éventail de pathologies mentales, de la dépression à l'insom­nie en passant par les addictions ou la schizophrénie. Dans le même temps, la réalité virtuelle débarque dans les hôpitaux et les thérapies à distance s'invitent jusque chez les patients. Le visage compréhensif du médecin sera-t-il bientôt remplacé par la froideur d'un écran ? Rien n'est moins sûr, mais ces nouveaux outils pourraient bien être d'une aide précieuse.

L'intelligence artificielle (IA) fait l'objet d'une foule de publications depuis quelques années - livres, articles, rapports, numéros spéciaux, blogs... - et nul n'a pu échapper a la déferlante mettant en avant tantôt les immenses opportunités ouvertes par cette technologie, tantôt ses risques en particulier lorsqu'elle touche à l'humain ou travers de ses données ou, pire, de son être physique. L'association Futuribles International a d'ailleurs coordonné, elle aussi, un vaste travail sur le sujet, dont une synthèse sera prochainement publiée dans ces colonnes.