Par nature anticipatrice, la mode s'inspire du futur pour questionner et repenser la société. Sa fascination actuelle pour la dystopie joue les remparts contre un monde plus chaotique que jamais, comme pour déjouer l'apocalypse.

Elles livrent leurs conseils mode et beauté sur les réseaux sociaux et sont suivies par des millions d'abonnés. Des influenceuses parmi d'autres ? A un détail près : ces créatures plus vraies que nature sont nées de logiciels 3D. Des avatars qui séduisent les marques.

Neuropsychologie, intelligence artificielle, algorithmes sans cesse plus performants: l'industrie de la mode et du luxe s'adresse de plus en plus à nos affects et sentiments. En visant au coeur et au cerveau, elle espère ainsi susciter de l'empathie, de l'envie ... mais aussi du buzz sur les réseaux sociaux.

De plus en plus de marques ont recours à des robots pour la création et la confection de pièces, la gestion des stocks et des commandes, voire pour l'accueil des clients. Jusqu'où la mode va-t-elle se déshumaniser ?

Face à la multiplication des attaques pour sexisme ou appropriation culturelle, les marques de luxe n’hésitent plus à recourir à des "experts" en sciences humaines. Une caution intellectuelle qui leur permet de comprendre les nouveaux enjeux de société.

Fédérations, grands groupes, sites d'e-commerce misent désormais sur le mentorat. Le principe ? Epauler de jeunes créateurs dans le développement de leur entreprise. Une façon de favoriser l'émergence de nouvelles marques et de répondre à l'appétit insatiable du public pour la nouveauté.

Confronté à la baisse des aides publiques, le monde du cinéma se tourne de plus en plus vers le luxe pour financer la restauration des chefs-d’oeuvre du septième art. Saint Laurent pour "Belle de Jour", Chanel pour "L’année dernière à Marienbad", "Le Guépard" pour Gucci… Les marques se prêtent volontiers à ce mécénat qui leur permet d’afficher une image culturelle.

Le Palazzo Reale expose deux cents pièces de haute couture et de haute joaillerie signées Stefano Gabbana et Domenico Dolce. Hommage flamboyant à l’artisanat d’art de la Péninsule, l’« Alta Moda » explore le patrimoine italien et sa riche imagerie religieuse.

Longtemps, leurs métiers de brodeur, couturier, lunetier ou chausseur ont été considérés comme désuets et sans avenir. Aujourd'hui, les maisons qui fabriquent, en France, des vêtements ou des accessoires selon un savoir-faire séculaire, sont officiellement reconnues grâce au label "entreprise du patrimoine vivant". Un club assez fermé qui fourmille de passionnés.

Dans le célèbre village de Cadaqués, sur la costa brava catalane, Carole Benazet, fondatrice du concept store toulousain Département Féminin, et Frédéric Lagarrigue, spécialiste du design, ont orchestré, en Mars, la réouverture de Pepa, une boutique historique au charme hippie.

Il est un modèle du genre, une référence du style et la star indétrônable de la maison Burberry. En neuf et en vintage, dans sa version originale comme dans ses multiples déclinaisons, l'emblématique trench en gabardine beige de la marque britannique connaît toujours le même succès. Un vêtement aux origines militaires qui ne cesse d'inspirer ceux qui le portent et ceux oui le créent.

La mode est devenue depuis quelques années un sujet d’étude à part entière, et des liens se sont tissés entre intellectuels et marques de luxe. Comme l’illustre la nouvelle chaire Chanel et le 19M des savoir-faire de la mode, dirigée par la chercheuse et styliste Emilie Hammen à l’Institut français de la mode.

La mode est devenue depuis quelques années un sujet d'étude à part entière, et des liens se sont tissés entre intellectuels et marques de luxe. Le philosophe espagnol, homme trans qui a changé d'état civil en 2016, invite à un futur "dégenré", plus soutenable.

Des défiles au réalisme sombre, allégorie du bruit et de la fureur du monde, face à la poésie, la légèreté et la fête, comme un irréductible hymne à la joie. Deux visions de la mode se sont télescopées sur les podiums de la Paris Fashion Week, qui s'est achetée, le 4 octobre, dans un grand clash de couleurs, de folles propositions d'ambiances qui ont tour à tour soufflé le show et l'effroi.

Après une brève incursion dans la finance, Océane Castanet a fondé, en 2017, la marque de baskets Amrose. Dans le sous-sol de son appartement parisien, cette autodidacte confectionne au crochet des sneakers sans lacets aux joyeux motifs. Selon une technique de son invention, qu’elle a transmise à ses collaboratrices à travers le monde.

Bon nombre de célébrités, d’hommes politiques et d’acteurs américains portent les chemises Rockmount Ranch Wear. Ce label né dans le Colorado il y a soixante ans reste assez méconnu en France.

Contraints à la fermeture ou à des jauges réduites, créateurs, grands magasins et concept-stores proposent désormais leurs services de conseil en stylisme et vente personnalisés sur Teams, Zoom ou WhatsApp. Des rendez-vous privés plébiscités par une clientèle française ravie, en l’absence des acheteurs étrangers, d’être l’objet de toutes les attentions.

La pandémie et son cortège de restrictions n'ont pas affecté l'activité de la joaillière, qui a toujours lancé des collections avec mesure, refusant la course effrénée à la nouveauté. En novembre, elle a ouvert sa première boutique, à Paris.

Cette designer d'origine libanaise installée aux Etats-Unis oeuvre et milite pour une mode écologique avec son ONG Slow Factory. La tragédie de Beyrouth l'a poussée à lancer plus tôt que prévu une levée de fonds en soutien aux artistes et intellectuels qui travaillent à la reconstruction du pays.

Le style néerlandais, graphique et non conformiste, retrouve depuis quelque temps le rayonnement international qu’il a connu dans les années 1990. Visite guidée des meilleurs spots de shopping du moment.

Un peu plus de deux ans après le début du mouvement #Metoo, des corps dénudés, de femmes mais aussi d'hommes, réapparaissent sur les podiums. Non plus pour séduire, mais pour s'affirmer

La mode masculine est-elle condamnée à ne mettre en scène que des mâles standardisés ? Encore très invisibilisées aujourd'hui, les morphologies échappant à ces diktats commencent à émerger. Grâce notamment aux audacieuses créations de Jonathan Anderson, le directeur artistique de Loewe, qui s'est confié à Sophie Fontanel. Et aussi à une nouvelle génération de couturiers et de mannequins résolue à fouler aux pieds la pesante injonction à la virilité, comme le décrypte Sophie Abriat. Un vent de libération soufflant jusque sur notre série mode. Sommaire. Jonathan Anderson, libérateur de style.

La mode est toujours une histoire de transmission, et cette saison, plus que jamais : Sophie Fontanel démontre que les jeunes filles piochent encore davantage dans les armoires de leurs aînées, tandis que ces dernières craquent pour des pièces qu'elles échangeront sans complexe avec leurs ados. Les designers eux-mêmes n'y échappent pas, s'entourant d'un cercle d'intimes, au sein du quelle statut d'héritier peut être très disputé, comme le raconte Sophie Abriat. Enfin, notre série mode met en scène des soeurs jumelles, unies par une douce complicité et un sens du style également partagé.

Comme toute évolution sociétale, celle qui bouscule aujourd'hui les contours de la masculinité s'accompagne d'un bouleversement stylistique. Enfin débarrassés des injonctions à la virilité, les hommes s'offrent de nouvelles libertés vestimentaires. Pour le plus grand plaisir des créateurs. Sommaire. C'est l'histoire d'un homme qui ose. Les lois de l'attraction. Cherchez le garçon.

Des shows percutants, une richesse et une variété de propositions uniques, une nouvelle garde foisonnante, des célébrations émouvantes, des people et une foule en liesse... Lors de la Fashion Week parisienne, qui s'est achevée le 3 octobre 2023, les grandes maisons du luxe, des marques et des créateurs du monde entier ont présenté leurs collections printemps-été 2024 malgré quelques déceptions, cette semaine aussi éreintante que stimulante confirme la capitale française dans sa dimension de rendez-vous incontournable de l'industrie de la mode.

Les maisons de mode voient désormais leurs vêtements, accessoires et autres logos apparaître sur les réseaux sociaux, dans des séries ou sur des candidats de la télé-réalité sans qu’elles l’aient décidé. Une publicité dont elles se passeraient parfois volontiers, mais qu’elles ne peuvent maîtriser.

Bien que la guerre en Ukraine l’ait contrainte à quitter son pays, la créatrice de mode et fondatrice de la plate-forme Bettter poursuit inlassablement sa mission : sortir des collections à partir de vieux stocks de vêtements.

Styliste phare des années 1990-2000, concepteur de défilés-performances et artiste protéiforme, le designer est aujourd’hui plus présent dans les galeries que sur les podiums. Il continue cependant d’influencer la nouvelle génération de créateurs, tout en portant un regard sévère sur l’industrie du luxe.

Si les jupes pour homme et autres imprimés floraux sont très présents sur les podiums et les réseaux sociaux, au quotidien, les habitudes vestimentaires des hommes ont la vie dure. Décryptage.

Sous la pression des consommateurs, des associations et grâce aux évolutions de la loi, les marques se mettent doucement à communiquer sur les conditions de fabrication des vêtements. Une petite révolution.