La réussite du film d'Artus, "Un p'tit truc en plus", au box-office (plus de 3 millions d'entrées en trois semaines) illustre une nouvelle fois le fossé entre les oeuvres culturelles célébrées hors de Paris et des centres-villes bourgeois, et ce qui monopolise l'attention du microcosme culturo-médiatique. L'analyse se poursuit avec l'article intitulé ". Ce que les Français adorent, les élites l'ignorent.

Aujourd'hui, tout le monde note tout, à tout bout de champ. Dans l'univers du cinéma, cette "notite aiguë"- affection sans gravité dont vous souffrez peut-être ? -s'exprime principalement à travers le site AlloCiné, qui n'a cessé d'affiner ses fonctionnalités et ses algorithmes pour devenir le baromètre ultime des goûts du public et de la presse. Mais avec quelle influence ?

Dans les années 1960, en Californie, elle était la meilleure musicienne de studio à son poste : bassiste sur des milliers d’enregistrements et des centaines de hits chantés par les plus grands noms de l’époque, de Sam Cooke aux Beach Boys, de Phil Spector à Frank Sinatra. Puis l'Histoire a oublié son nom...

Pas de meilleure manière de démarrer l'année 2023 sur grand écran ! Et pas de meilleure façon de redonner du coeur à l'ouvrage à la nouvelle génération de cinéastes. Avec son cinquième long-métrage, le Franco-Américain Damien Chazelle livre une orgie visuelle (de plus de trois heures) d'une qualité et d'une énergie enthousiasmantes. Un très grand film ! L'article se poursuit par l'interview du réalisateur de "Babylon" qui déclare : "D'où venons-nous, nous qui faisons des films aujourd'hui ?".

Elle, figure réputée du milieu littéraire français, éditrice pour de grands auteurs étrangers chez Gallimard. Lui, ancien libraire, spécialiste de la distribution des livres. Ensemble, Marie-Pierre Gracedieu et Adrien Servières osent le grand saut : le lancement de leur propre maison, Le Bruit du monde. Et pour une fois, Paris ne gagnera pas.

L'acteur et réalisateur Kenneth Branagh est né en Irlande du Nord en 1960. Lorsque la guerre civile éclate, ses parents doivent se résoudre à quitter le pays. "Belfast", film très personnel, raconte cet épisode tragique à travers les yeux du gamin de 9 ans qu'il était. Comme Branagh, des milliers de jeunes garçons et filles nord-irlandais ont eu le sentiment qu'on leur volait l'innocence et l'espoir. Une douleur encore vive, et qui n'épargne pas les enfants d'aujourd'hui.

Une vraie passion pour la Corée du Sud s'empare de la jeunesse occidentale sous le nom de "Hallyu". Musique pop, bande dessinée, séries télé, mais aussi codes culturels et esthétiques, tout à l'estampille du "K" coréen fait un carton. Décryptage.

Cet été, les Français seront des centaines de milliers à traverser l'Atlantique pour assouvir leurs désirs post-Covid : rouler sur des routes américaines, goûter aux grands espaces - et à la fameuse cuisine locale. Cet engouement renouvelé pour les Etats-Unis a de quoi surprendre : parle-t-on bien du pays où les armes à feu prolifèrent (et provoquent 200 morts par jour) et où la Cour suprême vient de remettre en cause le droit à l'avortement ? De cette nation qui s'est construite dans la violence, à l'intérieur comme à l'extérieur de ses frontières ?

Le "songwriter" pop américain connu sous le nom de Father John Misty est un cas à part dans le paysage : en prise directe avec les esthétiques dominantes des années 1950 et 1960, sa musique n'en est pas moins l'expression d'une modernité affranchie des diktats de mode et d'air du temps. Son dernier album, "Chloë and the Next 20th Century'', est un chef-d'oeuvre tracé à l'encre noire.

Alors qu'on célèbre cette année le centenaire de sa mort, plusieurs ouvrages majeurs viennent s'ajouter à la glorieuse profusion de textes et de connaissances amassée depuis une cinquantaine d'années au sujet de l'écrivain et de sa "cathédrale littéraire". Proust, vedette idéale pour le XXI8 siècle ? Rencontre avec Paul Vacca, proustien dès son plus jeune âge. L'article se conclut par le reportage "Vivre avec le fantôme de Proust".

Le groupe américain Midlake rompt le silence avec son premier disque en neuf ans, et, une fois de plus, les étiquettes et classifications usuelles n'y suffiront pas. Rock, folk, country ? Un peu de tout ça à la fois ? Une certitude : ces Texans atypiques n'ont rien de cow-boys à santiags et vestes à franges. Héritière de sonorités traditionnelles ayant voyagé depuis l'Europe, leur musique met avant tout la douceur et la délicatesse en majesté.

C'est d'une rare ambition : pour la première fois depuis 1668, "Georges Dandin", de Molière, retrouve sa forme originelle en trois actes et trois intermèdes composés par Lully. Qui d'autre que le risque-tout Michel Fau pouvait se lancer dans pareille folie ? Voici ce qu'il nous a confié...

Même le respect dû à la haute montagne se perd. Trop pressés, trop pollueurs, les nouveaux alpinistes et leurs sponsors ne s'embarrassent plus suffisamment de scrupules. A 70 ans, le grimpeur Marc Batard tire la sonnette d'alarme. Avant son départ pour l'Everest sans apport d'oxygène.

Le public le connaît comme chanteur dandy de l'épatant groupe parisien Feu! Chatterton, qui vient d'achever une tournée de deux ans. Mais Arthur Teboul, né en 1987, est avant tout un jeune troubadour à la liberté jubilatoire. Son premier recueil de "poèmes minute" vient de paraître.

On l'a d'abord aimé blagueur et facétieux (à la télévision), déconneur sans filet ("Brice de Nice"), puis fanfaron et corniaud ("OSS 117"). Mais ça, c'était avant. Avant ses grands rôles : "La French", "J'accuse", "Novembre". Le premier Jean Dujardin en cachait un autre. Et celui-là est franchement passionnant.

Pas un mois ne passe sans qu'un grand nom du rock, de la pop ou de la soul ne tire sa révérence- récemment Jeff Beek, David Crosby, Burt Bacharach. Preuve ultime que, comme s'en amusait Oscar Wilde, "de nos jours, on peut survivre à tout, sauf à la mort". Le spécialiste de l'histoire du rock Yves Bigot nous aide à nous préparer aux chagrins qui nous guettent ces prochaines années.

Il y a tout juste soixante ans, au printemps 1963, les Beatles et les Rolling Stones enflammaient la Grande-Bretagne avec leurs premiers tubes électriques. Une révolution musicale, mais aussi sociale, esthétique et politique, qu'une joyeuse bande de retraités de la ville de Manchester célèbre une fois par trimestre dans leurs soirées "My Generation". Histoire de se souvenir des jours heureux. Et de vaincre l'isolement dans une région particulièrement frappée par la crise économique.

Depuis combien de temps la France fredonne-t-elle ses chansons, portées par cette “voix signature”, au timbre chaud qui n’appartient qu’à lui ? Mais à quoi bon compter les années, après tout... Étienne Daho nous revient avec un luxuriant album pop intitulé “Tirer la nuit sur les étoiles”. Rencontre et confidences.

Elle fascine ou horripile. Artiste aux multiples modes d’expression (chant, chorégraphie, photo, clips, costumes...), elle est un peu la déesse Kali de la chanson française, avec un bras pour chaque discipline, et un gros cerveau pour coordonner le tout. Le résultat ? Des shows démesurés, à l’image de sa tournée commencée en juin, dont les places s’arrachent. Mylène Farmer : une énigme ? Non, d’abord une énorme bosseuse.

Pour les connaisseurs de la musique flamenca, Rafael Riqueni, 60 ans, est le plus grand guitariste et compositeur de sa génération. L'héritier, ni plus ni moins, des monstres Manuel de Falla et Paco de Lucia. Prodige dès ses 14 ans, le natif de Séville a pourtant failli tout perdre à la trentaine. Tombé dans la drogue et la déchéance, le musicien a même été SDF dans les rues de Madrid. Son retour à la musique tient du miracle.

Martin Scorsese ne fait jamais les choses à moitié. Pour raconter la tragédie vécue par le peuple Osage entre 1921 et 1925, il a fait appel à ses acteurs fétiches, Leonardo DiCaprio et Robert De Niro. Puis a constitué son casting au sein même de la réserve indienne, en Oklahoma, et a fait appel à l'actrice de sang Blackfeet Lily Gladstone. Ensemble, ils livrent une incarnation magistrale du drame relaté par l'écrivain David Grann dans son livre "Killers of the Flower Moon". Immanquable.

De quoi parle-t-on quand on évoque Disney ? De la fabrique à cartoons lancée par deux jeunes frères il y a un siècle dans les collines de Hollywood ? Ou de l'énorme machine à divertir qui englobe désormais Marvel, Pixar, Star Wars, et se déploie sur tous les écrans et toutes les plates-formes de cette planète ? Disney, ce n'est plus seulement l'histoire d'un succès en famille, c'est désormais un monstre industriel en situation de (quasi-)monopole ! Avec un "projet" éditorial qui n'a évidemment jamais été neutre... Et si on reprenait depuis le commencement ?

Grande nouvelle pour les amateurs de comédie musicale : la plus connue de toutes, celle pour laquelle Leonard Bernstein (1918-1990) a composé une partition aux éclats infinis, est de retour sur les planches, dans une version fidèle à l'originale de 1957. Mais revoir "West Side Story", c'est surtout l'occasion de célébrer la créativité d'un artiste qui avait un coeur gros comme l'Empire State Building.

Monte-Cristo, d'Artagnan, Arsène Lupin. Trois classiques maintes fois adaptés pour le petit ou grand écran. Une drôle d'impression peut saisir le (vieux) spectateur : les interprètes d'aujourd'hui ne jouent pas ces héros comme leurs devanciers dans les années 1950, 1960 ou 1970. Dans la voix, le mouvement, la scansion, l'éloquence, quelque chose de différent se dégage. Tentative de démonstration.

À quoi rêvent les artistes, les peintres, les plasticiens de 20 à 25 ans dont les oeuvres orneront peut-être, un jour, les murs de nos musées ? À changer le monde de manière radicale, répondent certains de leurs encadrants au sein des écoles qui les forment. Mais d'autres voix de l'intérieur dressent le portrait d'une génération gagnée par un nouveau conformisme mou et obsédée par (devinez !) les thématiques de non-binarité et d'intersectionnalité.

Les violentes émeutes confirment ce qu'on savait déjà : la société britannique est de plus en plus fracturée, ce qui pousse à l'affrontement une population blanche pauvre, se sentant déclassée, encouragée par l'extrême droite, et les défenseurs d'un communautarisme sur lequel ont surfé des groupes musulmans radicaux.

Lorsque vous lirez ces lignes, tout aura été dit, écrit, vanté ou décrié : son charisme, sa beauté, ses rôles immenses (chez Melville, Verneuil, Visconti, Antonioni, Losey et tant d'autres), mais aussi sa vanité, sa fatuité parfois, son caractère de dogue allemand un jour de pluie. Pour tenter d'aller plus loin, "Marianne" a décidé de passer Delon au carbone 14. Résultat scientifiquement prouvé : il nous reste (au moins) quatre raisons de l'aimer pour toujours.

La question revient tous les dix ans : le temple californien du cinéma pourrait-il mettre la clé sous la porte ? Les héritiers des grands studios légendaires (Warner, Universal, Paramount... ) sont attaqués de toutes parts par des plates-formes (Netflix, Amazon, Apple) à la politique commerciale très agressive, et la "classe ouvrière" de Hollywood, ces centaines de milliers d'anonymes qui font tourner la machine à images, s'est fortement rebellée lors d'une double grève qui a mis l'outil de production à l'arrêt pendant sept mois. Et maintenant ?

À la fin du XIXe siècle, des peintres comme Gérôme et Bouguereau étaient les champions d'un "art académique" qualifié de "pompier" par ses détracteurs. Heureusement, le mouvement impressionniste finit par ringardiser ces tâcherons du pinceau. Problème : le directeur artistique des Jeux de Paris et sa fidèle Daphné ont décidé de remettre le clinquant et le surchargé en majesté. Attention les yeux...