Durant l'entre-deux-guerres, des réalisateurs français - Duvivier, Renoir, Crémillon, Carné - se passionnent pour une société secouée par l'Histoire : manifestation factieuse du 6 février 1934, victoire du Front populaire et grèves ouvrières, contre-offensive du patronat et de la droite, menace fasciste rendue angoissante par la défaite de la République espagnole...

Une spécialiste reconnue se voit contrainte par un négationniste de prouver la réalité de la Shoah devant un tribunal. Un film fort et dérangeant.

A 85 ans, Costa-Gavras, le réalisateur de "Z" - oscarisé en 1970 - et de "L'Aveu", revient dans ses Mémoires sur une carrière longue d'un demi-siècle, lui qui, toujours, a placé l'Histoire en toile de fond de ses films.

On est frappé, à relire les numéros de notre revue depuis quarante ans, de voir à quel point l'histoire est vivante. Elle accompagne les turbulences du monde, les découvertes de la science, les tragédies ou les interrogations sur l'identité. Elle s'attaque, inlassable, aux massifs d'archives abandonnés par les dictatures en déroute, pour y trouver des réponses aux questions laissées béantes, aux drames inexpliqués, aux aveuglements devenus incompréhensibles.

Le cinéma a largement pris sa part dans le débat de la question irlandaise, une part houleuse ranimée par la sortie du "Vent se lève", ouvertement anti-Britannique, tant la Couronne y impose violemment sa loi. Les accents patriotiques du "Michael Collins" du réalisateur irlandais Neil Jordan témoigne qu'aborder la question irlandaise reste toujours sujet à polémique. Pourtant, la lutte pour l'indépendance, la blessure de la partition, les luttes armées qui ont perduré, l'immigration transatlantique constituent de formidables thématiques cinématographiques.

Présentation détaillée du film "Le vent se lève", que Ken Loach a consacré à l'une des périodes les plus difficiles de l'Histoire de l'Irlande, quand la guerre d'indépendance a débouché sur une lutte fratricide dont les braises ne sont pas encore tout à fait éteintes. Une fois encore, l'Anglais, toujours assisté par son compatriote Paul Laverty au scénario, fait preuve de son engagement social en mêlant la grande Histoire. Une formule gagnante, déjà mis en oeuvre pour "Land And Freedom" qui explore la guerre d'Espagne.

Il n'est pas fait pour ça, mais tout est bon pour découvrir le monde, y compris en scène dans un film. Les effets spéciaux, les reconstitutions historiques, le langage même du cinéma sont de merveilleuses ressources didactiques.

Plonger dans les coulisses d'un genre cinématographique, le péplum, c'est voyager dans l'archéologie, la peinture, l'opéra, le théâtre... Hollywood n'est pas l'inventeur du genre, mais l'a porté aux nues en fantasmant l'Antiquité. Deux musées, à Lyon et Saint-Romain-en-Gal, décryptent cette fascination.

Le cinéma a longtemps été tenu dans une ignorance teintée de mépris par les historiens.

Avec Liberté, Tony Gatlif raconte enfin l'histoire des Tsiganes pendant l'occupation, dont une grande partie fut exterminée à Auschwitz. Rencontre avec le cinéaste, fils d'un père kabyle et d'une mère gitane.

L'historienne franco-israélienne Limore Yagil, auteur d'une vaste enquête sur la désobéissance civile pendant l'Occupation, revient sur le jour de juillet 1942 où la France commit l'irréparable.

Comment figurer à l'écran l'horreur d'un camp d'extermination nazi ? Le cinéaste hongrois Laszlo Nemes a donné sa réponse à travers "Le fils de Saul". Il commente son approche, et dialogue avec l'historienne Annette Wieviorka, spécialiste de la Shoah.