Le centième anniversaire de sa naissance, la ressortie en salle dans des copies restaurées de "Main basse sur la ville" et de "Cadavres exquis", des rétrospectives à la cinémathèque de Toulouse, au Cinemed de Montpellier et à l'Institut Lumière à Lyon, un colloque à l'université de Toulouse, nous ont incités à revenir une nouvelle fois sur l'oeuvre de Francesco Rosi sur lequel notre revue a écrit plus qu'aucune autre.

Alors que les confinements successifs ont rendu plus visible une série de bouleversements dans la création et la diffusion cinématographique, "Les Cahiers" ont voulu s’emparer de cette crise et, suite à l’appel à des états généraux du cinéma en octobre 2022, faire un point sur la situation du cinéma d’auteur en France. Ce numéro donne des perspectives critiques pour s’éloigner des diktats et conclusions trop rapides du box office.

La dernière livraison du grand cinéaste kazakh Darezhan Omirbaev, qui ne donne que parcimonieusement de ses nouvelles (dix films en quarante ans), s'ouvre sur une image fixe : s' ouvre sur une image fixe, une photographie en noir et blanc accrochée au mur. Au milieu d'une tempête, un homme soutient des deux mains un arbre ployant sous le vent, en une vibrante allégorie de l'adversité. Sommaire. Mort de l'immortalité, la critique du film. L'art de trouver des solutions, entretien avec Darezhan Omirbaev.

« Un automne indien », la programmation proposée par le Festival des 3 Continents à Nantes, a permis de redécouvrir du 18 au 27 novembre 2022 plusieurs films tournés entre 1971 et 1992.

Hlynur Palmason était une des révélations du festival de Locarno avec son premier long métrage "Winter Brothers" (2017), l'histoire de deux frères ouvriers arrachant la roche calcaire aux entrailles de la terre. Un lien fraternel pétri de complicité, de trahison et de violence. Dans son second film, "Un jour si blanc" (2019), sélectionné à Cannes dans la section Un certain regard, le cinéaste islandais filmait l'amour d'un veuf pour sa petite-fille. Ingvar Sigurôsson y excellait en grand-père aimant et rude, luttant contre sa propre colère pour accepter son deuil.

Après avoir réalisé plusieurs documentaires nés de rencontres avec leurs protagonistes ("La Mort de Danton", "Vers la tendresse"...) et qui lui ont permis d'évoquer sa propre histoire ("Nous") et de filmer les paysages de la banlieue nord où elle a grandi, Alice Diop, pour sa première oeuvre de fiction, revient sur un fait divers effroyable, le procès d'une mère infanticide.

Dès la scène d'ouverture du "Serment de Pamfir", premier long métrage ukrainien de Dmytro Sukholytkyy-Sobchuk, nous savons immédiatement que nous sommes en présence d'un grand cinéaste. Dans un déluge de lumières, la caméra tournoie vers un homme masqué qui, d'un geste, nous invite à pénétrer son univers rural et fantaisiste. Présenté en mai dernier à la Quinzaine des réalisateurs, "Le Serment de Pamfir" mêle en un fascinant syncrétisme d'influences contes et légendes ukrainiennes, pittoresque traditionnel et codes du film noir américain et coréen.

Le nouveau film de Jafar Panahi s'ouvre sur une image pleine d'une promesse impensable au vu de la situation du cinéaste dans son pays. Une scène de vie quotidienne dans une rue turque, au milieu de laquelle la caméra s'attarde sur des détails anodins : un vendeur de thé ambulant qui tracte son chariot fumant, des musiciens itinérants qui séduisent le chaland par leurs percussions et leurs chants, des anonymes qui boivent des bières à la terrasse d'un café...

Elles ne manquent pas d'air, Lise Akoka et Romane Gueret ! Dès leur premier long métrage, voilà qu'elles chahutent le film social, l'un des genres les plus prisés, sinon encensés, du cinéma d'auteur francophone. Limite sacrilèges, ces deux jeunes autrices-réalisatrices françaises, et sans complexes qui plus est : elles articulent en effet le récit des "Pires", une pure fiction, autour d'un tournage ; un drame qui se veut hyperréaliste et se noue autour de trois ados et un enfant dans une cité déshéritée de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais). À croire qu'aucun poncif ne doit leur échapper !

En 1960, Antonioni entame un cycle de trois films, les derniers qu'il réalisera en noir et blanc - "L'avventura", "La Nuit" ("La notte"), "L'Éclipse" ("L'eclisse") - qui seront vite vus comme une trilogie, bien que celle-ci n'ait pas été pensée ainsi par le cinéaste. Elle est contemporaine de celle d'Ingmar Bergman. En 1963, "Le Silence" vient clore la "Trilogie de la foi" commencée deux ans plus tôt avec "À travers le miroir" et "Les Communiants". Les préoccupations de ces deux grands représentants du cinéma moderne ne sont pas les mêmes à travers ces films-là.

Du 31 août au 27 septembre 2022, la Fondation Jérôme Seydoux-Pathé, temple du cinéma muet accompagné de musique, a programmé un cycle consacré à la période muette de King Vidor. Après les premiers essais (1915-1918), tous perdus à une exception près, cette période ne compte pas moins de 27 longs métrages, dont 6 sont aujourd'hui considérés comme perdus.

Avec ce volumineux coffret vidéo de cinquante disques, l'oeuvre quasi intégrale de Claude Lelouch devient accessible, y compris la majeure partie des courts métrages et des documentaires qui permettent de retracer la carrière du cinéaste. Le coffret comporte aussi un disque de bandes-annonces et, pour certains films, des making of d'époque.