On connaît les propos de Max Jacob : les amis ne se choisissent pas, ils se «polarisent», et de leur amitié, comme d'un baptême, naît un homme nouveau. Écrire à un ami est donc un acte de création continuée et une communion avec l'autre, dans la présence réelle des feuillets de papier. Les mots crépitent sur la page, et l'écriture, substitut de la voix, émet des ondes qui se propagent Dieu sait jusqu'où. Le Laboratoire central, Odeur de poésie, Les Étoiles dans l'encrier...Ces titres empruntés à des recueils de Max Jacob et d'André Salmon s'appliqueraient tout aussi bien à leur correspondance. Avec une indifférence complète aux hiérarchies admises, ils y parlent de tout et sur tous les tons : de Dieu, de la guerre, du dernier prix Goncourt, de l'air du temps à Paris, à Quimper ou à Saint-Benoît. Les potins, les faits divers sont transmués par une alchimie poétique dont chacun détient la formule. Les clins d'oeil, les jeux de mots à double ou triple entente, les pastiches et les parodies constituent le fond de ces échanges. Les termes les plus pauvres entrent dans la ronde des sons, des rythmes et les soucis de la vie quotidienne voisinent avec les considérations esthétiques ou les professions de foi. C'est ainsi que deux hommes, infiniment complexes, qui se connaissent à merveille, échangent moins des confidences que des signes de complicité, sous les yeux du lecteur ébahi et perplexe.

En août 1914, Jacques Vaché est mobilisé et part pour le front et les tranchées. Il a 19 ans. La correspondance qu'il entretient alors avec André Breton, Théodore Fraenkel, le médecin des surréalistes, et Aragon, démontre un talent, une désinvolture et une insolence poussée jusqu'à la provocation. Ses jugements lapidaires, ses hérésies voulues, son comportement spectaculaire et son excentricité vestimentaire font de ce dandy un véritable précurseur de Dada, par le refus destructeur qu'il oppose à l'ensemble de la société des arts et des artistes.Ecrivain et dessinateur français, Jacques Vaché est l'un des personnages clés du mouvement surréaliste : André Breton dira de lui qu'il lui a inspiré le surréalisme. Il est retrouvé mort à 23 ans dans une chambre d'hôtel à la suite d'une overdose d'opium. Il ne laisse de son oeuvre qu'une série de lettres, quelques textes et des dessins.

Un recueil des lettres de l'artiste kurde adressées à la journaliste Naz Oke, écrites durant les 600 jours de son incarcération dans les prisons turques. Elle y dépeint ses codétenues et fait le récit de leur quotidien, évoquant la condition des femmes kurdes. Elle parvient à continuer à créer par tous les moyens, animant des ateliers de peinture à l'aide de matériel hétéroclite récupéré. ©Electre 2020

Sélection de lettres, essais théoriques, critiques et extraits du Journal d'E. Delacroix. Dans ces textes, le peintre romantique exprime ses goûts, ses doutes et ses aspirations. Il commente la création artistique, littéraire et musicale de son temps.

Edition critique d'un recueil de lettres rédigées par l'écrivain, journaliste et essayiste anglais Francis William Blagdon lors de son séjour à Paris en 1801 et 1802. Il livre un portrait de la France sous le Consulat dans lequel il s'interroge sur ce pays tout juste sorti de la Terreur et sur la capacité de ses institutions à inspirer l'Angleterre et le monde. ©Electre 2016