La menace de fermeture de l'usine de pneus de Béthune met en péril 863 salariés et une région déjà sinistrée. Un enjeu politique de taille pour le gouvernement et une occasion rêvée pour les potentiels candidats d'amorcer leur campagne

Clé de voûte de toute démarche de prévention et d'amélioration des conditions de travail, le document unique d'évaluation des risques professionnels gagnerait à être mieux considéré par les employeurs territoriaux. Pas de chiffres.

Ex-directeur des sports en collectivité, le fondateur de l'Observatoire national des risques psychosociaux dans la fonction publique, Jonathan Loyarte, a vécu un tournant à la suite d'un burn-out.

Le danger s'entend lorsque la personne est en présence d'une menace susceptible de provoquer une atteinte sérieuse à son intégrité physique ou à sa santé, dans un délai très rapproché. Il importe peu que le danger perçu par l'agent se révèle finalement inexistant ou minime : il suffit que sa crainte ait été légitime. L'usage du droit de retrait ne doit pas créer lui-même de danger et certaines missions de sécurité sont incompatibles avec l'exercice du droit de retrait.

Les agents de catégorie C sont les plus exposés à la pénibilité au travail, en raison de tâches physiques, qui peuvent engendrer accidents du travail ou troubles musculo-squelettiques. Les politiques de prévention ont longtemps été insuffisantes voire absentes, et ce n'est que récemment que les collectivités ont accéléré sur cette thématique. Des programmes émergent pour prévenir des risques et sensibiliser les agents, des aménagements de postes permettent de soulager les travailleurs, des investissements sont réalisés dans du matériel plus ergonomique.

Depuis la fin de l'été et la recrudescence des cas de Covid-19 à Marseille, la municipalité multiplie les dispositifs pour préserver ses agents et assurer la continuité du service public. Des efforts qui ne suffisent pas à rassurer dans les services.

Les acteurs de la prévention dans le monde du travail souhaitent intervenir plus tôt, notamment dans les collectivités. Pour eux, il s'agit de faire de la prévention primaire, c'est-à-dire détecter les maux avant qu'ils n'arrivent, et non plus secondaire ou tertiaire, c'est-à-dire soigner les maux qui sont déjà arrivés. La problématique devient essentielle face à la hausse du nombre d'arrêts de travail dans la fonction publique : +26 % entre 2007 et 2015. Les agents, notamment ceux approchant de la retraite, ne sont souvent pas assez avertis des risques musculosquelettiques qui les menacent.