Le thème du monde arabe s'est presque imposé pour l'anniversaire d'une revue de géographie et de géopolitique puisque c'est là que les guerres et conflits géopolitiques sont les plus anciens et les plus nombreux et qu'ils nous concernent le plus directement comme les attentats du 7 janvier et du 13 novembre 2015 l'ont tragiquement rappelé. Avant de revenir sur la façon dont "Hérodote" a abordé le monde arabe, il est utile de préciser ce qu'on entend par monde arabe.

La rivalité entre Iraniens et Arabes, ou l'opposition sunnite/chiite, est souvent donnée comme un facteur explicatif majeur de la géopolitique du Moyen-Orient. La guerre Irak-Iran (1980-1988) fut la première confrontation directe entre l'Iran et ses voisins arabes depuis le VIIe siècle. Les populations iranienne et arabe entretiennent des relations de bon voisinage dans le golfe Persique (Dubaï) ou en Irak (Najaf). Du Maghreb à Oman, les relations entre Etats sont diverses et fondées sur la politique.

Unanimes, les chefs d'Etat du continent ont salué, lors du sommet de l'UA (27 et 28 janvier 2013), l'intervention militaire française. Mais celle-ci démontre aussi leur incapacité à régler leurs problèmes seuls. Et relance la question d'une force d'interposition africaine.

La Russie, les sommets des Brics, l'Afrique : les étapes de la première tournée à l'étranger du nouveau président donnent une idée assez précise de ses priorités.

Quelques jours avant la dispersion sanglante des sit-in organisés par les Frères musulmans, des émissaires étrangers se sont succédé au Caire pour éteindre l'incendie. Mais les jeux étaient déjà faits.

L'affaire Sergueï Skripal a porté à son apogée la pire crise politique née entre la Russie et l'Occident depuis la fin de la guerre froide. Elle a eu pour conséquence un chassé-croisé jamais vu de diplomates expulsés par dizaines d'Europe et des Etats-Unis, comme de Russie. La tentative d'empoisonnement de l'ancien agent double russe constitue un nouvel épisode dans la vieille guerre qui oppose les services de renseignement russe et britannique. Elle a fait suite à l'affaire de l'ingérence de Moscou dans les élections américaines.

La décision du président américain de retirer les Etats-Unis de l'accord sur le nucléaire iranien et le transfert de l'ambassade américaine de Tel-Aviv à Jérusalem ont non seulement accéléré la spirale guerrière au Moyen-Orient mais aussi endommagé la relation transatlantique. Les analyses des journaux des Etats-Unis, de Russie, d'Europe et du Moyen-Orient. Sommaire. La diplomatie du chaos. La fierté des Européens mis à mal. L'Iran l'a bien cherché. Les appétits guerriers se réveillent. La sécurité d'Israël avant tout. L'aile dure du régime iranien renforcée.

En s'opposant au "diktat" américain sur la question iranienne, l'Europe met en cause la cohésion occidentale, estime un site conservateur russe. Mais, pour l'heure, elle ne peut ni rompre avec Washington ni accéder à un leadership international.

Le drame a été planifié par des manipulateurs cyniques. Ils ont instrumentalisé le désespoir de leur peuple sur la toile de fond d'une riposte israélienne démesurée, mais prévisible, et du jeu dangereux de l'incendiaire de Washington. En complément, l'analyse de l'exepert militaire et essayiste Pierre Servent : "Mais que font les diplomates ?".

La volonté d'indépendance et le refus de toute ingérence extérieure demeurent les fondements de la politique étrangère iranienne qui est façonnée par l'interaction permanente de plusieurs sphères géopolitiques, économiques et idéologiques. Alors que les Etats-Unis menacent de s'en retirer, l'accord nucléaire du 14 juillet 2015 (JCPOA) a valeur de test pour les autorités iraniennes qui n'envisagent pas de le renégocier et souhaitent le préserver, tant pour des raisons géopolitiques que pour des raisons économiques et de politique intérieure.

Face au retour en force de la Russie sur la scène internationale et à la montée en puissance de la Chine, Donald Trump donne l'impression de s'employer à disloquer les alliances traditionnelles, estime le "New York Times". L'hégémonie occidentale vit peut-être ses derniers instants, et Pékin pourrait bien tirer profit de la situation, assure la "Nikkei Asian Review". A moins que le monde n'entre dans une nouvelle période de conflits et d'instabilité dont personne ne sortira gagnant, s'inquiète le journal russe "Profil". Sommaire. Trump détricote l'ordre mondial.

Sur fond de tensions militaires croissantes dans le détroit, Pékin poursuit son travail de sape de la démocratie taïwanaise, à l'approche des élections locales de novembre 2018 et en amont de la présidentielle de 2020. L'objectif ancien de la Chine, à savoir récupérer l'île, par la force si nécessaire, n'est plus tabou. Reste que, sur le terrain diplomatique, Pékin devrait y réfléchir à deux fois avant de priver Taipei de toute relation extérieure, car cela risque de faire basculer l'île vers l'indépendance, assure le webzine "Duanchuanmei".