Que sait-on de l'épidémie de la "vache folle" ? Pas grand chose. A part que le pire est encore à venir. Dans l'urgence, les chercheurs sont en première ligne.

Si la peur se nourrit de l'ignorance, elle peut aussi être engendrée par l'incertitude. Or, même si l'on ne peut aujourd'hui, pas plus qu'hier d'ailleurs, exclure la possibilité d'une contamination de l'homme par l'agent de l'encéphalopathie spongiforme bovine, on est encore loin de l'avoir démontrée...

Fallait-il lever l'embargo ? Les scientifiques, inquiets, ont sur cette question des réponses qui vont à l'encontre des voeux des diplomates.

La situation française est moins grave que celle de la Grande-Bretagne. Pourtant, depuis qu'on a interdit l'importation des farines pour les bovins, le nombre des bêtes atteintes par l'ESB s'est accru.

A quelques semaines du lancement de la campagne de tests dans le cheptel français, le constat est accablant : on est désormais certain que le nombre officiel de bêtes contaminées, soit 93 depuis dix ans, doit être très fortement revu à la hausse.

Tout laisse penser que cette prim'holstein malade a été conduite aux abattoirs par des négociants peu scrupuleux dans l'application de la nouvelle législation censée protéger les consommateurs.

Un vaste trafic international aurait permis d'écouler en France des aliments pour animaux à haut risque. Première interpellation. Le début du démantèlement d'un réseau ?

Au-delà des incertitudes scientifiques, négligences et prééminence des considérations économiques sont au coeur de la crise de la vache folle.